Climat: la volonté d'un accord est "intacte", souligne la négociatrice française

  • AFP
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Les négociations de Genève en vue d'un accord mondial sur le climat ont fourni cette semaine "une base de travail" bienvenue, a estimé jeudi la négociatrice française Laurence Tubiana, évoquant "la volonté intacte" de tous d'avoir un accord.

Les délégués de 195 pays de la conférence sur le climat ont travaillé depuis dimanche sur un projet de texte d'accord, qui en quelques jours est passé de 37 à quelque 90 pages pour accueillir toutes les propositions, y compris les plus antinomiques parfois.

A l'avant-dernier jour d'une session qui, pour beaucoup d'observateurs a permis d'installer une certaine confiance, les négociateurs tentaient jeudi d'avancer sur une méthode permettant désormais de réduire le document.

Mais celui-ci ne devrait pas être retouché fondamentalement avant la prochaine session de négociation formelle, prévue à Bonn, en Allemagne, en juin.

Laurence Tubiana, envoyée spéciale du gouvernement français chargé de préparer la conférence sur le climat à Paris en décembre, a salué un texte désormais "considéré par tous comme le texte de négociation", "une base de travail reconnue par tout le monde".

"Ca s'est fait très facilement. C'est un bon signe, il n'y a pas eu de défiance du genre +on veut un autre texte+ ou +on va écrire le texte nous-mêmes+", a-t-elle indiqué à l'AFP. "Maintenant on a un texte avec lequel on peut travailler".

"La volonté de finir à Paris et d'avoir un accord juridique est intacte", a-t-elle ajouté. "Les gens ne changent pas d'avis".

"Mais nous ne sommes pas entrés dans des discussions très difficiles pour le moment", a-t-elle ajouté, cette réunion n'ayant pas pour mandat de débattre sur le fond des dissensions existant entre les pays, notamment entre pays développés et en développement, sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique.

"Tout le monde s'attend à des difficultés. Sinon on aurait déjà trouvé un accord l'an dernier. C'est comme le calme avant la +bataille+!", a-t-elle ajouté.

Pour elle, la hausse du volume du texte n'est pas en soi problématique: Ces "éléments additionnels sont là beaucoup par précaution, parce que comme les parties ne savaient pas trop comment on allait négocier vraiment, elles ont mis un peu des +cartes d'échange+ à tous les coins. D'où le côté +gonflé+ du texte, mais à la fois un peu artificiellement gonflé".

Avant Bonn, la France devrait notamment organiser, avec le Pérou, l'actuel président des négociations, deux ou trois réunions informelles thématiques, restreintes tout en restant ouvertes à ceux qui souhaiteraient y participer, a-t-elle indiqué.

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de limiter le réchauffement planétaire à +2° par rapport à l'ère industrielle, via le tout premier accord universel, espéré en décembre à Paris. Faute de quoi, le monde file vers +4 à +5° d'ici la fin du siècle, avec à la clé des dommages irréversibles aux écosystèmes et aux sociétés, notamment des pays les plus pauvres.

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