COP21: le monde agricole s'interroge sur la sécurité alimentaire

  • AFP
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Des représentants du monde agricole ont plaidé vendredi, en marge de la COP21, pour que la réduction des gaz à effet de serre n'occulte pas la question de la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement.

"Depuis les années 1960 jusqu'aux années 2000 on nous a habitués à un discours uniforme selon lequel une partie du monde pouvait produire pour nourrir le reste du monde. C'est derrière nous. Nous aurons besoin de toutes les agricultures du monde pour nourrir 9 milliards d'êtres humains", a indiqué le président de la FNSEA Xavier Beulin, lors d'une conférence internationale sur "Agriculture et Climat".

Pour le président du premier syndicat agricole français (considéré par ses détracteurs comme un symbole de l'agriculture intensive), un accord sur le climat ne peut se faire qu'en privilégiant la sécurité alimentaire, et il a insisté sur l'aide qui pouvait être apportée aux pays en développement.

"Nous avons des opportunités pour être beaucoup plus solidaires grâce à des technologies facilement transférables: tout ce qui est informatique, le big data", c'est-à-dire l'agriculture intelligente, a expliqué M. Beulin.

"Nos politiques doivent comprendre qu'il faut des budgets pour encourager le transfert des connaissances", a pour sa part déclaré la présidente de l'Organisation mondiale des agriculteurs, Evelyn Nguleka. "Les agriculteurs ont des connaissances, il ne faut pas tout importer, mais celles-ci doivent être actualisées et pour cela il faut de l'argent."

Le Premier ministre Manuel Valls, qui clôturait la conférence, a lui aussi estimé que "les pays qui ont bénéficié des énergies fossiles doivent désormais aider les pays émergents", en ciblant la "transition énergétique".

M. Valls a mis en avant les possibilités qu'ont les agriculteurs de produire de l'énergie "avec le développement de la méthanisation et de la production d'énergie photovoltaïque, qui permet de réduire le recours aux énergies fossiles, et de diversifier (leurs) revenus".

Le concept d'une "agriculture intelligente" visant à trouver des solutions au réchauffement climatique a été vivement dénoncé avant la COP21 par des ONG qui y voient la mainmise de l'agrobusiness, fabricants d'engrais en tête.

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