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L'accord sur le forfait-jour chez EDF, un an après son entrée en vigueur, est mis à mal selon des syndicats qui dénoncent la remise en cause de certaines dispositions, ainsi que des "pressions répétées" sur les cadres, a-t-on appris mercredi.
Premier syndicat chez les cadres, la CFE-CGC, signataire avec la CFDT de cet accord catégoriel en février 2016, estime dans un communiqué interne qu'il a "du plomb dans l'aile" et demande la réunion "en urgence" du comité de pilotage afin de "décider des mesures nécessaires à son application effective".
"Le dogme du présentéisme est vivace et les tentatives sont nombreuses pour limiter l'autonomie des cadres dans l'organisation de leur temps de travail", écrit la CFE-CGC. Non-signataire, comme la CGT, de cet accord, par crainte de "conséquences néfastes pour les cadres, mais également pour l'ensemble des salariés", FO affirme de son côté qu'"un an après sa mise en oeuvre, les faits (lui) donnent raison !"
Première conséquence pour FO, l'incidence sur les mesures salariales. Pour inciter les cadres éligibles à basculer au forfait-jour, l'accord prévoyait une augmentation de salaire de 4,5% en moyenne pour ceux l'ayant fait de façon irréversible dans les six premiers mois. Cette augmentation a été attribuée "à la place de et non en plus de", dénonce FO dans un communiqué.
La CFE-CGC insiste aussi sur la prime d'autonomie prévue, "indépendante" de la rémunération liée à la performance.
Le syndicat liste surtout les dispositions relatives à l'autonomie qui ne sont pas respectées: "décompte du temps de travail et des absences en journées" (le décompte en demi-journées n'étant possible qu'à "la seule demande du salarié"), "grande souplesse dans l'organisation de l'emploi du temps, dans les horaires", ou "possibilité de travailler à distance à domicile de manière occasionnelle".
Fin février, la CFE-CGC avait déjà protesté contre les "dérives" dans l'application du dispositif, qui a été choisi par près de neuf cadres sur dix parmi les quelque 28.000 éligibles.
Pour la direction d'EDF, interrogée par l'AFP, ces chiffres montrent que le dispositif a été "bien adopté". "On est dans une année de mise en oeuvre", "d'adaptation", a ajouté l'électricien, en faisant valoir qu'un "changement culturel" devait "s'opérer" dans les organisations.