Énergie: pour les organisations professionnelles françaises, Bruxelles manque encore d'ambition

  • AFP
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Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), principale organisation professionnelle du secteur, a regretté jeudi le "manque d'ambition" des propositions de la Commission européenne pour réorganiser le secteur de l'énergie de l'Union européenne, en particulier pour les énergies vertes.

Comme lui, l'Union française de l'électricité (UFE), l'association professionnelle du secteur de l'électricité, a évoqué dans un communiqué "un ensemble complet mais pas encore à la hauteur de l'enjeu climatique". Avec son "paquet énergie" présenté mercredi, l'exécutif européen cherche à mettre rapidement en place un cadre législatif pour parvenir à respecter son engagement de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

Le SER a salué dans un communiqué des mesures "très positives", comme le soutien au développement de l'autoconsommation ou la simplification des cadres réglementaires en faveur des énergies renouvelables, tout en déplorant que d'autres dispositions "constituent des risques pour la poursuite du développement des énergies renouvelables en Europe".

L'organisation professionnelle regrette notamment que la Commission européenne n'ait pas écarté formellement le concept d'appels d'offres à neutralité technologique, qui mettraient en concurrence les énergies renouvelables entre elles de manière indifférenciée et réduiraient la visibilité des différentes filières (solaire, éolien, etc.). "Le SER demande donc le maintien d'appels d'offres pluriannuels spécifiques par technologie (...) cohérents avec les objectifs de décarbonation des mix électriques des pays européen", a-t-il insisté.

Il a dit aussi s'opposer "fermement" à la volonté de Bruxelles de réduire de près de moitié d'ici à 2030, de 7 à 3,8%, la part des biocarburants de première génération dans les transports, car cela mettrait "à mal des sites industriels et plusieurs dizaines de milliers d'emplois en France".

Le SER estime aussi "décevant" l'objectif réaffirmé d'une part de 27% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique en 2030. "Ce premier projet de directive pour les énergies renouvelables constitue une base de discussion intéressante, même si les professionnels du secteur regrettent un certain manque d'ambition", a résumé le président du SER, Jean-Louis Bal.

De son côté, l'UFE a regretté notamment "l'absence d'un signal carbone fort" et plaidé pour la mise en place d'une "réforme volontariste" du marché européen des quotas d'émissions de CO2 (ETS). Le Parlement européen et le Conseil européen devront se prononcer sur ce "paquet énergie" courant 2017.

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