Fabius: oeuvrer pour le climat c'est aussi se soucier de la sécurité des Etats

  • AFP
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La paix et la sécurité des Etats exigent de stopper la dégradation du climat, souligne le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, dans une tribune parue dans le Figaro samedi.

"Le dérèglement climatique est aussi un dérèglement sécuritaire. Que l'augmentation de la température dépasse 2 °C - ce qui sera le cas si nous n'agissons pas ou pas assez -, et les menaces pour la paix et la sécurité seront multipliées", prévient le ministre qui présidera en décembre à Paris la conférence de l'Onu sur le climat, qui réunira 195 Etats.

Menaces liées aux conflits pour les ressources, notamment l'eau, ou aux déplacements de population, explique M. Fabius, qui, entre autres exemples, cite "la désertification accrue de zones instables telles que le Sahel". Pour le chef de la diplomatie française, il faut s'employer à limiter le réchauffement au-dessous de 2° par rapport à l'ère pré-industrielle.

"Mais il faut aussi réduire l'exposition des populations aux dommages causés par ce dérèglement" (protection des côtes, meilleure gestion de l'eau...), insiste-t-il. "Selon la terminologie des négociations internationales, cela s'appelle agir pour l'adaptation, thème qui n'a pas toujours reçu l'attention qu'il mérite. L'adaptation devra occuper une place importante dans l'accord à trouver fin 2015".

M. Fabius en appelle enfin à une " communauté mondiale de l'énergie propre, pour nous libérer de la dépendance envers les énergies fossiles", source de réchauffement planétaire mais aussi de conflits pour cette ressource inégalement répartie. "Aider les pays à réduire leur risque d'exposition aux dommages climatiques et démocratiser l'accès à l'énergie tout en décarbonant les économies : ces deux impératifs correspondent à nos besoins de sécurité profonds et immédiats. Autour d'eux le regroupement des intérêts mondiaux pourrait et devrait permettre de nouer un accord universel", souligne-t-il.

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