Fermeture de Fessenheim: incertitude à la veille d'un vote chez EDF

  • AFP
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A la veille de la tenue d'un conseil d'administration d'EDF censé se prononcer sur le protocole d'indemnisation pour la fermeture anticipée de Fessenheim, l'incertitude règne toujours sur le maintien ou non d'un vote sur ce sujet, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Avant de maintenir cette question à l'ordre du jour, la direction d'EDF et indirectement l'Etat, actionnaire à plus de 85% de l'électricien, veulent être certains d'obtenir un vote favorable à l'accord d'indemnisation qu'ils ont conclu en août. Or, selon ces sources, le soutien de la majorité des administrateurs à l'accord n'est pas encore totalement assuré. Si cette incertitude persiste, le sujet pourrait donc être reporté à une prochaine réunion du conseil, a indiqué l'une de ces sources.

Les six représentants de l'Etat ne participeront pas au vote, tandis que les six administrateurs élus par les salariés ont indiqué qu'ils se prononceraient contre la fermeture, dans la lignée de l'avis négatif rendu par le comité central d'entreprise le 10 janvier. L'issue du vote se trouve donc dans les mains des 6 administrateurs indépendants, parmi lesquels le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui possède une voix prépondérante. Ils doivent tous donner leur feu vert pour que l'accord soit validé.

"Les administrateurs ont beaucoup bougé" sur le dossier, a indiqué à l'AFP une de ces sources qui a requis l'anonymat, précisant que "rien n'est fait", même si "les choses ont bien évolué dans la dernière ligne droite". Le protocole prévoit une indemnisation de 446 millions d'euros au moins dont un premier versement d'environ 100 millions d'euros lors de l'arrêt de la centrale.

Le solde sera constitué d'une part fixe et d'une part variable tenant compte d'un éventuel manque à gagner pour EDF jusqu'en 2041. La validation de cette indemnisation est un préalable au dépôt par EDF d'une demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale, qui prendra la forme d'un décret du gouvernement pour entériner la décision de fermer la centrale.

La fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim est une promesse de campagne de François Hollande en 2012. Elle est fixée à l'horizon 2018 lorsqu'EDF prévoit de mettre en servie l'EPR de Flamanville (Manche).

La loi sur la transition énergétique plafonne en effet les capacités nucléaires de la France à leur niveau actuel. Les salariés de la centrale se sont mobilisés lundi pour protester contre sa fermeture, en installant un barrage filtrant à l'entrée du site, et prévoient de nouvelles actions mardi.

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