Finance climat: les pays du Nord assurent qu'ils tiendront leur promesse des 100 milliards de dollars annuels

  • AFP
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Les pays riches, qui se sont engagés à fournir au moins 100 milliards de dollars annuels pour soutenir la politique climatique des pays en développement, assurent qu'ils tiendront leur promesse, dans une "feuille de route" publiée lundi.

Dès 2009 et la conférence climat de Copenhague, les pays riches avaient promis d'augmenter leurs aides pour arriver en 2020 à 100 milliards de dollars par an. En 2015, à la COP 21 de Paris, ils se sont engagés à accroître encore leur soutien à partir de ce "plancher".

"Nous sommes confiants et pensons que nous remplirons l'objectif 100 milliards USD à travers une variété de sources, et réaffirmons notre engagement à le faire", souligne un rapport signé par 38 pays, et conduit sous la houlette de l'Australie et la Grande-Bretagne.

Les financements publics seuls pourraient ainsi s'élever à quelque 67 milliards en 2020, selon une évaluation basée sur les seuls engagements annoncés en 2015 par les gouvernements, institutions et autres banques de développement, estime l'OCDE, qui a conduit une analyse pour appuyer cette feuille de route.

L'OCDE en revanche ne s'avance pas sur un chiffre pour les financements privés, mais fournit plusieurs hypothèses, allant de 77 à 133 mds, avec une hypothèse médiane de 92 milliards. Les fonds pourraient ainsi dépasser au total les 100 milliards en 2020, note le rapport, publié à l'occasion de la "pré-COP22", réunion ministérielle préparatoire à la conférence climat annuelle, organisée à Marrakech.

La présidente de la COP21, la ministre française Ségolène Royal, s'est dite "optimiste" et compte sur "un effet levier" de tous ces financements entre eux: "le privé va aller beaucoup plus vite et plus loin qu'on le pense", a-t-elle assuré à l'AFP lundi. Notamment les "coalitions" lancées à la COP21 autour de thématiques concrètes (le solaire, les énergies renouvelables en Afrique, les systèmes d'alerte etc), porteuses de projets opérationnels, devraient contribuer à entraîner les financements, explique-t-elle.

"Nous reconnaissons que l'adaptation est une priorité pour de nombreux pays en développement", précise aussi le rapport, qui relève que le financement des mesures destinées à affronter les impacts du réchauffement devrait au moins doubler d'ici 2020. Selon un rapport de l'OCDE publié en 2015, seules 16% des aides fournies en 2013-14 étaient allées aux mesures d'adaptation, au grand dam des pays pauvres, premiers à souffrir des impacts du réchauffement. L'essentiel des fonds allant plutôt aux politiques pour limiter le réchauffement.

Sur la "feuille de route" des pays du Nord publiée lundi, il est ainsi question de remplir les engagements "en lien avec les priorités exprimées par les pays en développement", de les aider à mettre en place des plans permettant d'attirer les investissements, de mobiliser la finance privée. "La publication de la feuille de route représente une avancée pour la solidarité climatique", a réagi Lucile Dufour, de la coalition d'ONG Réseau Action Climat. "Mais les pays riches doivent redoubler d'efforts pour garantir qu'ils atteindront véritablement l'objectif."

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