Gaz russe: les impayés de l'Ukraine sont "intolérables", selon Gazprom

  • AFP
  • parue le

Les impayés de l'Ukraine pour le gaz russe fourni par Gazprom sont "intolérables", a averti mercredi le PDG de Gazprom Export et vice-président du géant gazier russe, Alexandre Medvedev, en indiquant que leur montant devrait atteindre 3,5 milliards de dollars début mai.

"Cette situation, comme l'a dit le président Poutine, est intolérable, car le non-paiement dure déjà depuis janvier", a déclaré le dirigeant de la filiale d'exportation de Gazprom lors d'une conférence de presse à Paris.

Le haut responsable du groupe énergétique russe a de nouveau agité la menace du basculement mi-mai à un système de prépaiement par l'Ukraine pour ses livraisons de gaz du mois de juin.

"Nous n'avons rien coupé et nous n'avons pas l'intention de +couper+ l'Ukraine. Mais au regard de cette situation, nous avons le droit potentiel de basculer l'Ukraine à un système de prépaiement, dans laquelle ils auront autant de gaz qu'ils peuvent payer d'avance", a-t-il souligné, soulignant que cette clause figurait "noir sur blanc" dans le contrat.

"Nous continuerons à livrer autant de gaz que nécessaire à nos clients européens", a-t-il toutefois assuré.

La semaine dernière, le 17 avril, Vladimir Poutine avait donné un mois à l'Ukraine pour régler la question de ses paiements.

"Le 16 mai, nous informerons nos partenaires ukrainiens que le nouveau système de prépaiement est en place. Ils auront jusqu'au 1er juin pour prépayer le montant de gaz qu'ils voudront au mois de juin", a expliqué M. Medvedev.

Ce basculement à un système de paiement d'avance, du fait des difficultés financières de Kiev, est considéré comme une menace de coupure de facto des livraisons de gaz russe à l'Ukraine.

Interrogé par les journalistes sur ce risque, M. Medvedev a rétorqué: "Que feriez-vous à notre place si vous aviez une dette à payer de milliards et de milliards de dollars?"

"Le déficit (de Gazprom) ne peut pas être comblé par d'autres sources, comme par exemple d'emprunter sur le marché, particulièrement dans les conditions actuelles", a-t-il fait valoir.

Ajouter un commentaire