Hinkley Point: si EDF jette l'éponge, le chinois CGN n'y ira pas tout seul

  • AFP
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Le groupe nucléaire chinois CGN a indiqué lundi n'avoir "aucune intention" de construire des réacteurs sur le site de Hinkley Point (Grande-Bretagne) en cas de défection ou de report de la part du français EDF, réfutant le scénario récemment évoqué par un parlementaire britannique.

Le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF a annoncé la semaine dernière sa décision de recourir à une expertise sur le projet controversé de construction par l'énergéticien de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point (sud-ouest de l'Angleterre), suite à une vive contestation de ses syndicats. Ces derniers demandent un report du chantier de deux ou trois ans, de crainte que son coût (environ 23 milliards d'euros) ne compromette la viabilité du groupe.

Dans la foulée, Lord Howell, un membre de Chambre haute britannique, avait évoqué mercredi "un plan B" où CGN - investisseur dans le projet aux côtés du groupe français - pourrait se substituer à EDF. "Outre la possibilité d'un report, savez-vous (...) que les Chinois ont également un plan B, qui serait de contourner complètement EDF et de construire eux-mêmes deux réacteurs plus petits sur le site de Hinkley C, et même de le faire plus rapidement que ce qui est actuellement prévu?", a-t-il déclaré en séance de la chambre des Lords, selon une transcription officielle des débats.

Mais ce scénario, rapporté d'abord par le "Times", a été farouchement réfuté lundi par CGN, partenaire d'EDF sur ce projet. "Il n'y a aucun fondement à cette histoire (...) China General Nuclear Power Corporation n'a aucune intention de construire des réacteurs nucléaires à Hinkley Point C", a affirmé le groupe étatique chinois dans une déclaration envoyée à l'AFP.

EDF et CGN avaient signé un accord en octobre 2015, prévoyant que le chinois supporte un tiers du financement du projet de Hinkley Point C, les deux tiers restants pesant sur les comptes de l'électricien public français. Il s'agit du premier investissement de Pékin dans un secteur aussi stratégique et sensible d'un grand pays occidental.

"Notre intention est (plutôt) d'obtenir le feu vert des régulateurs (britanniques) pour construire un réacteur possédant notre propre technologie à Bradwell, dans l'Essex (sud-est de l'Angleterre)", a ajouté CGN. De son côté, son compatriote CNNC, autre grand acteur étatique du nucléaire chinois, a commencé à construire l'an dernier le premier Hualong-1, un réacteur de troisième génération de technologie chinoise destiné à rivaliser avec l'EPR français.

Commentaires

AtomicBoy44

Encore une fois, ces syndicalistes seront tenus responsables d'avoir voulu garder leurs avantages et d'avoir faits perdre du travail a de nombreuses personnes ...les cons !

Merci Flamby d'avoir au passage ratatiné une filière industrielle qui emploie encore plus de 100 000 personnes directement et plus de 400 000 indirectement.

La France est mal barré pour sortir des fossiles, ça c'est sûr !

bob

belle analyse !
c'est sur que c'est tout de la faute à Hollande !
le nuke c'est l'avenir !
hu hu

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