Kirghizstan: inauguration d'une ligne à haute tension chinoise à 345 millions d'euros

  • AFP
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Les autorités du Kirghizstan ont inauguré vendredi une ligne à haute tension de 345 millions d'euros financée par la Chine et destinée à favoriser l'indépendance énergétique de cette pauvre ex-république d'Asie centrale.

Cette ligne de 450 kilomètres qui relie les villes provinciales de Datka et Kemin devrait permettre au Kirghizstan d'économiser plusieurs millions d'euros en redevances, puisqu'elle permet à son réseau de ne plus transiter par l'Ouzbékistan et le Kazakhstan voisins.

"Nous assistons à un événement historique", s'est félicité le président kirghiz Almazbek Atambaïev. "Aujourd'hui, nous pouvons dire que le Kirghizstan a gagné son indépendance énergétique".

Au cours de la période soviétique, les réseaux électriques des républiques d'Asie centrale étaient unifiés, ce qui signifie que jusqu'à un tiers de la production énergétique du Kirghizstan transitait par ses voisins avant de revenir dans le pays.

L'accord de 345 millions d'euros pour la construction de la ligne à haute tension, dont une grande partie a été bâti à flanc de montagne, avait été conclu avec le chinois TBEA en 2010.

La Chine s'intéresse de plus en plus à l'Asie centrale et y a investi massivement ces dernières années, y surpassant souvent en commerce régional le partenaire traditionnel de ces ex-république soviétique, la Russie.

Pékin, auprès de qui le Kirghizstan a contracté plus d'un milliard de dollars de dette extérieure, finance de nombreux projets clés dans ce pays pauvre en ressources naturelles.

En juin, les autorités chinoises ont ainsi accordé un prêt de 300 millions de dollars pour aider Bichkek à construire une route reliant le Nord et le Sud du pays à travers les montagnes.

La Chine promet également depuis plus de dix ans de construire une voie ferrée de 300 kilomètres de long qui reliera sa province du Xinjiang à l'Ouzbékistan en passant par le Kirghizstan.

Ce projet, dont le coût est évalué à plus de 2 milliards de dollars, bute toutefois sur l'opposition de nombreux kirghizes, qui craignent une poussée migratoire chinoise et une dépendance accrue envers Pékin.

Ces projets d'infrastructures font partie du projet des autorités chinoises de construire une nouvelle "Route de la soie" pour renforcer les liens économiques et commerciaux à travers l'Asie et la Russie.

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