Le Nicaragua refuse de se fixer des objectifs contre le réchauffement climatique

  • AFP
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Le Nicaragua a indiqué mardi qu'il n'annoncerait pas de mesures pour lutter contre le réchauffement, contrairement à ce qu'ont déjà fait 183 pays sur 195 qui négocient à Paris un accord mondial pour lutter contre le dérèglement climatique.

"Nous n'allons pas présenter de +contribution nationale+ sur une base volontaire parce que cela reviendrait à tuer le concept de responsabilité historique" des grands pollueurs, a expliqué à l'AFP le conseiller spécial du président Daniel Ortega pour les politiques nationales, Paul Oquist.

Il veut, à la place, que l'ONU établisse des quotas en fonction de la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise depuis la révolution industrielle afin de cibler les pollueurs historiques, fustigeant un système qui se fait actuellement "au bon vouloir des grands émetteurs".

Les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine, la Russie et le Japon sont responsables des deux-tiers des émissions cumulées de CO2 depuis 1850.

Il a assuré que des pays comme le Venezuela, qui n'a pas encore remis non plus sa "contribution nationale", appuyaient cette proposition, tout comme l'Inde et l'Argentine qui eux l'ont fait.

Mardi, 183 pays avaient détaillé leurs mesures pour limiter voire réduire leurs émissions de GES à l'horizon 2025 ou 2030, selon l'ONU.

Seuls les pays industrialisés, et le Brésil, s'engagent à des réductions nettes d'émissions de GES. Le premier pollueur de la planète, la Chine, promet lui un pic de ses rejets polluants "autour de 2030", parallèlement à des investissements massifs dans les énergies propres.

Avec ces engagements, les émissions de GES devraient progresser à un rythme moins soutenu mais tout de même de 22% entre 2010 et 2030, ce qui met la planète sur la trajectoire d'un réchauffement entre 2,7°C et 3,5°C par rapport à l'ère pre-industrielle, quand l'objectif est de le limiter à 2°C.

Le but de la COP21 est de s'entendre sur un mécanisme garantissant une révision à la hausse des objectifs, en faisant le point régulièrement --tous les cinq ans est le plus probable-- sur les efforts fournis et ceux restant à faire.

Mais pour le Nicaragua, qui émet 0,03% des émissions mondiales, la COP21 ne sert que les interêts des pays pollueurs qui "cherchent ainsi à échapper à leur responsabilité historique".

Parmi les pays qui n'avaient toujours pas soumis leurs contributions mardi on trouve également Brunei, la Corée du Nord, la Libye, le Népal, le Panama ou encore l'Ouzbekistan.

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