Nucléaire/Le Creusot: l'intégrité des pièces pas remise en cause, selon un point d'étape d'Areva

  • AFP
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Les anomalies détectées dans le contrôle des fabrications à l'usine d'Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ne remettent pas en cause l'intégrité des composants nucléaires forgés sur le site, a indiqué le groupe nucléaire français dans un point d'étape publié mardi. Concernant ces anomalies, "une première analyse interne sur deux tiers de ces constats est achevée. Elle ne remet pas en cause l'intégrité mécanique des pièces fabriquées", a annoncé le groupe dans un communiqué.

Areva avait annoncé fin avril que des "anomalies" avaient été détectées dans le suivi des processus de fabrication d'équipements au sein de son usine du Creusot, dans le cadre d'un audit qualité lancé fin 2015 à la suite de la découverte d'un défaut dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche) fabriquée sur le site. Le groupe a dit ne pas exclure des falsifications. "L'audit de la documentation de fabrication et les analyses complémentaires se poursuivent au Creusot", a précisé le spécialiste du nucléaire, qui communiquera un nouveau point d'avancement "avant fin juin". 

Selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ces irrégularités concernent environ 400 pièces produites depuis 1965, dont une cinquantaine seraient en service dans le parc nucléaire français, dans des centrales non précisées. Elles consistent en "des incohérences, des modifications ou des omissions dans les dossiers de fabrication portant sur des paramètres de fabrication ou des résultats d'essais", selon l'ASN.

Les premières analyses, réalisées avec EDF pour le parc de réacteurs français, concernent les quelque 260 dossiers relatifs à des pièces nucléaires, tandis que des anomalies ont été détectées aussi sur des pièces non nucléaires. "Les clients du groupe à l'étranger concernés par les constats identifiés à ce stade ont été informés", selon Areva.

Le 12 mai, EDF avait déjà assuré que l'analyse des anomalies n'avaient mis au jour aucun défaut nécessitant de mettre à l'arrêt une centrale française exploitée par le groupe. Et début mai, la ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, avait indiqué que les premiers résultats des tests menés par Areva étaient "bons", assurant que les pièces étaient conformes malgré des documents "mal faits".

Mais pour l'ASN, les affirmations d'Areva sont prématurées: le spécialiste du nucléaire doit encore prouver que ces anomalies ne mettent pas en cause la résistance des pièces. "A ce stade, Areva estime que la tenue mécanique des matériels, l'intégrité des équipements, n'est pas mise en cause. L'ASN estime que les justifications fournies à ce jour sont insuffisantes pour aboutir à cette conclusion", a déclaré mardi Guillaume Bouyt, chef de l'antenne de l'ASN basée à Caen, lors d'une conférence de presse.

Par ailleurs, une instruction est également en cours à l'ASN sur des anomalies détectées sur des générateurs de vapeur équipant des réacteurs français, du type de celles détectées sur la cuve de l'EPR.

Commentaires

AtomicBoy44

L'ASN joue encore a nous faire peur. je ne me souviens absolument pas que des GV aient provoqués de quelconque dysfonctionnements ...Certes, l'ASN est nécessaire pour le Sureté, mais ces dernières années, depuis que PFC a pris sa tête, une dose permanente de peur est répandues dans les mass-médias pour le grand bénéfice des antinucléaires, et très souvent, très peu pour la sureté. Surtout dans la manière de présenter les choses.

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