Réchauffement: les projets de centrales à charbon incompatibles avec l'objectif de 2°C (étude)

  • AFP
  • parue le

Les plus de 2.000 centrales à charbon actuellement en projet ou en construction mettent en péril l'objectif de contenir le réchauffement climatique à +2°C, selon une étude présentée mardi à l'occasion de la conférence sur le climat de Paris.

Les émissions de gaz à effet de serre générées par ces 2.440 nouvelles centrales, ajoutées à celles des sites existants, placeraient le monde sur une trajectoire dépassant +3°C par rapport au niveau pré-révolution industrielle, indique un rapport du Climate Action Tracker (CAT), qui regroupe quatre instituts de recherche.

L'accord espéré au terme de la conférence sur le climat qui se tient jusqu'au 11 décembre au Bourget, au nord de Paris, vise à contenir le réchauffement sous le seuil de +2°C, afin d'éviter les conséquences les plus dommageables du réchauffement.

"Même sans construction nouvelle" de centrales, les émissions issues du secteur de la production électrique à partir du charbon seront en 2030 environ 150% au-delà que ce qu'elles devraient être pour ne pas dépasser le seuil de +2°C, explique cette étude.

"Il y a une solution pour ce trop-plein de centrales en projet: annulez-les!", a lancé Pieter van Breevoort, du cabinet Ecofys, une organisation membre du CAT. "Les énergies renouvelables et des normes plus strictes en matière de pollution rendent les centrales à charbon obsolètes. Et plus on abandonne tôt un projet de centrale à charbon, moins c'est cher", a-t-il souligné.

Les pays ayant les projets les plus importants en termes de construction de centrales à charbon sont la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, l'Afrique du sud, la Corée du sud, les Philippines et la Turquie, ainsi que l'Union européenne, selon cette étude.

Ce rapport souligne que des moyens peuvent être envisagés pour permettre de construire des centrales sans polluer, comme le CCS (acronyme anglais pour capture et stockage dans le sous-sol du CO2), mais ils nécessiteraient de gros investissements financiers dans la seconde moitié du siècle. "Les énergies renouvelables sont si peu coûteuses que cela n'a pas de sens de déployer le CCS, c'est simplement trop cher", a indiqué à la presse Bill Hare, directeur de Climate Analytics, un institut de sciences et politiques climatiques.

Ajouter un commentaire