Un haut diplomate de Corée du Nord se déplace en Chine malgré les tensions

  • AFP
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Un haut diplomate de Corée du Nord est arrivé mardi en Chine, a indiqué Pékin, une visite inédite depuis l'assassinat du demi-frère du dirigeant nord-coréen et la suspension par la Chine d'importations de charbon vitales pour Pyongyang.

Le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Kil-Song séjournera dans le pays jusqu'à samedi pour évoquer des "questions d'intérêt commun", a déclaré mardi le porte-parole de la diplomatie chinoise Geng Shuang lors d'un point presse régulier, sans entrer dans les détails. M. Ri rencontrera le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et d'autres responsables, a indiqué M. Geng, évoquant des "échanges diplomatiques normaux".

C'est la première visite connue d'un haut responsable de Corée du Nord depuis plusieurs mois. Elle intervient dans un contexte de tensions bilatérales, après le lancement le 12 février par Pyongyang d'un nouveau missile balistique et l'assassinat en Malaisie du demi-frère en disgrâce de l'homme fort du régime nord-coréen Kim Jong-Un.

La Corée du Sud a accusé son voisin du Nord d'avoir commandité l'attaque, réalisée selon les enquêteurs malaisiens avec du VX, un puissant agent neurotoxique. Peu après l'assassinat, la Chine avait annoncé cesser ses importations de charbon nord-coréen jusqu'à fin 2017. Mais elle a assuré que cette suspension ne visait qu'à appliquer les sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord, décidées en raison de son programme nucléaire et balistique.

Dans une rare attaque verbale, Pyongyang a alors accusé Pékin, pourtant son principal allié diplomatique et soutien économique, de "danser sur la petite musique des États-Unis". La Chine s'agace de façon croissante de l'intransigeance de Kim Jong-Un. La Corée du Nord a réalisé depuis début 2016 deux essais nucléaires et plus d'une vingtaine de tests de missiles. Son objectif est de se doter d'un missile intercontinental susceptible de frapper le sol américain.

Les États-Unis poussent la Chine à faire davantage pression sur la Corée du Nord pour la convaincre de stopper son programme nucléaire. Pékin dément avoir une telle influence, et assure que le coeur du problème réside dans le différend entre Pyongyang et Washington.

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