Alcatraz

D'un montant de 3,6 millions de dollars, le projet énergétique d'Alcatraz a été financé grâce à l'American Reinvestment and Recovery Act. (Courtesy of the National Park Service)

Jusqu’en 1963, l’île d’Alcatraz était la figure de proue des prisons fédérales américaines de haute sécurité. Aujourd’hui, ce site historique géré par le service des parcs nationaux est visité par près de 1,4 million de personnes par an. Plus discrets, près de 1 300 panneaux photovoltaïques se sont également immiscés dans cette ancienne forteresse.

Alcatraz se met aux cellules… photovoltaïques

Situé au milieu de la baie de San Francisco, « the Rock » a modifié en profondeur son système d’alimentation. Entièrement dépendante de générateurs au diesel dans le passé, Alcatraz s’est muni de 307 kW de panneaux photovoltaïques répartis sur le toit de l’ancien bâtiment pénitentiaire. Ceux-ci produisent près de 400 MWh par an et permettent de satisfaire près de 60% des besoins de l’île en électricité. Cette installation permet selon le NREL (National Renewable Energy Laboratory) de réduire les émissions de CO2 de près de 337 tonnes par an.

Financés par les organisations gouvernementales, les panneaux photovoltaïques présentent également un intérêt économique. Le coût de l’électricité désormais produite atteint 71 centimes de dollar par kWh, en incluant les coûts d’achat et d’installation des panneaux. Ce coût peut paraître très important mais il est légèrement inférieur à celui de l’électricité initialement produite à partir de diesel sur l’île, compte tenu des coûts de transport associés. Le projet d’installation des panneaux photovoltaïques avait été retardé à plusieurs reprises dans le passé, notamment en raison des protestations d’associations voulant conserver l’ancienne prison en l’état.

D’autres mesures telles que le remplacement des ampoules électriques par des ampoules moins énergivores sont prises par le service des parcs nationaux afin de maîtriser la consommation énergétique d’Alcatraz. Notons que les ferrys hybrides reliant l’île d’Alcatraz au continent étaient déjà alimentés en partie grâce aux énergies solaire et éolienne.

Des prisons mettent les détenus à contribution

Si l’île d’Alcatraz est aujourd’hui un site touristique très fréquenté, des prisons encore en activité adoptent aussi des systèmes de production d’électricité renouvelable grâce à leurs « hôtes ».

Au Brésil, les détenus de la prison de Santa Rita do Sapucaí ont la possibilité d’obtenir des remises de peine en pédalant. Deux vélos d’exercice permettent en effet de produire de l’électricité stockée à l’aide de batteries. Celles-ci alimentent quelques lampes à l’intérieur de la prison et des réverbères à l’extérieur. L’établissement pénitentiaire souhaite disposer prochainement d'un parc de 10 vélos afin de pouvoir éclairer une avenue entière. Les détenus ont un intérêt direct dans cette production puisqu’ils bénéficient d’un jour de remise de peine toutes les 16 heures pédalées.

Dans les prisons rwandaises, les détenus participent également à la production d’énergie mais de façon moins volontaire. Ce sont leurs excréments qui, mélangés à de l’eau et des excréments de vaches, alimentent des systèmes de biogaz. Ceux-ci contribuent notamment aux besoins en chauffage dans un pays où l’accès à l’énergie est encore très limité.

Le projet énergétique d'Alcatraz intègre un système de stockage de l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques. (Courtesy of the National Park Service)

Le projet énergétique d'Alcatraz intègre un système de stockage de l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques. (Courtesy of the National Park Service)