Autolib’ fête ses 5 ans de mobilité électrique en plein pic de pollution

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Autolib' Paris

Le service Autolib’ de Paris a également été développé par le groupe Bolloré à Lyon, Bordeaux, Turin ou encore Indianapolis aux États-Unis. (©Blue Solutions)

Le service d’autopartage de véhicules électriques Autolib’ a fêté ses cinq ans hier alors que la capitale connaît actuellement un nouvel épisode de pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote. Le point sur ce symbole de la mobilité électrique en France.

Autolib’ : de 250 à 4 000 voitures électriques en 5 ans

Le 5 décembre 2011, le service Autolib’ était officiellement lancé dans Paris et 45 communes d’Ile-de-France, sur le même principe que le système Velib ‘, inauguré 4 ans plus tôt dans la capitale. A l’époque, le réseau Autolib’ s’appuyait sur 250 véhicules 100% électriques « Bluecar » développés par Blue Solutions (filiale du groupe Bolloré dédiée à l’électromobilité). Il est aujourd’hui constitué de 4 000 de ces Bluecar qui peuvent être rechargées auprès de 6 300 bornes réparties entre 1 100 stations, dans près de 100 communes franciliennes.

Principale actrice du réseau Autolib’, la Bluecar est une petite citadine de 3,65 m de long équipée d’une batterie lithium-métal polymère pouvant stocker 30 kWh. Ses concepteurs vantent la densité énergétique de cette batterie « sèche »(1) qui pèse tout de même 300 kg(2), soit plus d’un quart du poids total du véhicule. Ladite batterie confère aux voitures une autonomie de 250 km en cycle urbain et 150 km en cycle extra-urbain selon Blue Solutions(3). Sa durée de vie annoncée est de 400 000 km.

Au total, c’est une distance cumulée de 165 millions de kilomètres que les voitures du réseau Autolib’ ont parcouru depuis le lancement du service. En décembre 2015, une étude CSA Autolib’ estimait qu’Autolib’ avait permis de « retirer » près de 36 000 véhicules en circulation en Ile-de-France.

Les services d’autopartage, tremplin pour la mobilité électrique

Pour la mobilité électrique, les services d'autopartage jouent un rôle « essentiel car ils permettent sa démocratisation », souligne Marie Castelli, secrétaire générale de l’Avere-France(4). Avec ses cinq ans d’âge, Autolib’ fait figure de précurseur en France mais il a fait de nombreux émules.

Outre les autres services gérés par le groupe Bolloré(5) à Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub), il existe entre autres des systèmes similaires d'autopartage dans les villes de Marne-la-Vallée, la Rochelle, Nice mais aussi dans certaines très petites communes comme Tinchebray. Cette petite ville de l’Orne de près de 5 000 habitants dispose d’un service d’autopartage constitué de… 2 véhicules électriques.

Marie Castelli rappelle par ailleurs que les systèmes d'autopartage « offrent, pour la plupart, des solutions de recharge pour les véhicules tiers ». L’extension du réseau des points de recharge accessibles au public (« plus de 15 000 en service » à l’heure actuelle sur le territoire français) constitue une condition importante du développement de la mobilité électrique(6).

La mobilité électrique face à la pollution urbaine

Ces derniers jours, Airparif(7) a enregistré des concentrations très importantes en particules fines dans l'air de l’agglomération parisienne. Cette pollution serait essentiellement liée à « des émissions locales plus importantes dues à la fois au chauffage domestique, notamment le chauffage au bois, et au trafic routier », indique l’association qui signale par ailleurs une météorologie défavorable à la dispersion des polluants.

En conséquence de quoi, la préfecture de police de Paris a mis en place le dispositif de circulation alternée à Paris et dans 22 communes de la petite couronne (seuls les véhicules immatriculés avec un nombre pair sont autorisés à circuler le 6 décembre, jour pair, et inversement le 7 décembre)(8). Parallèlement à la gratuité des transports en commun, Autolib’ annonce de son côté offrir 1 h de location pour tous ses nouveaux abonnés en appelant à utiliser « des modes de transports respectueux de l’environnement ». Si les véhicules électriques n’émettent pas de polluants et de gaz à effet de serre en circulation, rappelons que leur contribution vertueuse dépend également de la source de production électrique en amont.

A Paris, politique de lutte contre la pollution rime avec promotion des transports « propres ». La capitale va devenir la première « zone à circulation restreinte » (ZCR) en France à partir du 15 janvier 2017. Concrètement, cela signifie que les véhicules circulant dans Paris devront obligatoirement s’équiper d’un certificat « Crit’Air » indiquant leur niveau de pollution. Ce système facilitera notamment la mise en œuvre d’une circulation réservée aux véhicules les moins polluants lors des pics de pollution. Marie Castelli salue cette mesure qui vient renforcer la « politique très complète » de la ville de Paris en matière d'électromobilité (stationnement gratuit, aides financières à l'acquisition, bornes de recharge, etc.). 

Pour rappel, les transports comptent pour 32,5% de la consommation d’énergie finale en France, cette consommation étant très largement satisfaite par des produits pétroliers destinés au transport routier (82,4% de la consommation énergétique du secteur).

Autolib'

Le réseau Autolib' revendique 320 000 abonnés utilisant ses Bluecar à Paris et en proche banlieue. (©Blue Solutions)

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