La consommation électrique française amenée à diminuer ?

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Consommation d'électricité

Dans son scénario de référence, RTE prévoit une baisse de 1,5% de la consommation d'électricité entre 2015 et 2021. (©EDF-Jean-Lionel Dias)

Selon le dernier Bilan prévisionnel de RTE publié le 13 juillet, la consommation d’électricité de la France pourrait baisser dans les cinq prochaines années. Éclairage sur la situation électrique actuelle de la France et les facteurs susceptibles d’engendrer une baisse de la demande.

Rappels sur le bilan électrique français en 2015

Selon le gestionnaire du réseau de transport électrique français RTE, la consommation d’électricité dans l’hexagone a avoisiné 479 TWh en 2015. Les secteurs résidentiel et tertiaire ont respectivement compté pour 34% et 29% de ce total. La consommation d’électricité de la France s’est stabilisée au cours des dernières années (après un ralentissement continu de la croissance depuis plus de 60 ans) en grande partie en raison des actions d’efficacité énergétique(1)

Pour rappel, la production d’électricité en France métropolitaine(2) s’est quant à elle élevée à 546 TWh en 2015. Plus des trois quarts de cette production ont été fournis par le parc nucléaire national composé de 58 réacteurs (76,3% du mix en 2015). L’hydroélectricité reste la deuxième source d’électricité (10,8%), devant le gaz naturel (4%) et l’éolien (3,4%).

Production électrique de la France

En 2015, la production électrique française a augmenté de 1,1% par rapport à 2014. (©Connaissance des Énergies)

Une baisse de la consommation entre 2015 et 2021

Dans le scénario de référence de son Bilan prévisionnel 2016, RTE estime que la consommation annuelle d’électricité de la France pourrait baisser de 8 TWh entre 2015 et 2021, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de la Haute-Garonne. Cette baisse serai due aux progrès constants en matière d’efficacité énergétique, en particulier dans les secteurs résidentiel et tertiaire.

Les actions d'efficacité énergétique permettraient, selon RTE, de réduire de 36 TWh la demande d’électricité française entre 2015 et 2021. D’autres facteurs tels que les nouveaux usages électriques (comme les équipements électroniques dans les foyers ou les véhicules électriques) tendent au contraire à faire augmenter la consommation d’électricité sans « compenser » pour autant les économies liées à l’efficacité énergétique. Le nombre de ménages qui a également un effet direct sur la consommation résidentielle pourrait augmenter de 0,8% par an entre 2015 et 2021 selon un scénario médian exposé par RTE.

RTE rappelle que le niveau de la consommation d’électricité est un critère central pour évaluer la sécurité d’approvisionnement électrique de la France (qui sera assurée selon les différents scénarios retenus d’ici à 2021(3)). Le gestionnaire de réseau indique que la maîtrise de cette demande sécurise notamment davantage le réseau que le développement de nouvelles capacités renouvelables. Le « risque de défaillance » sur le réseau est en effet concentré lors des pointes de consommation le soir en hiver (lorsque la demande ne peut pas être satisfaite par certaines sources intermittentes)(4).

Entre 2015 et 2021, la consommation électrique française pourrait diminuer de 1,5%.

Entre 2015 et 2021, la consommation électrique française pourrait diminuer de 1,5%. (©Connaissance des Énergies, d'après RTE)

Sources / Notes

  1. Et également à cause du ralentissement tendanciel de la croissance économique, de la tertiarisation de l’activité économique ou encore de la modification du tissu industriel français (avec notamment des délocalisations).
  2. Qui est liée à l’évolution de la consommation en raison de l’équilibre offre-demande qui doit être maintenu en permanence sur le réseau électrique.
  3. Notamment en fonction de la production électrique issue des centrales thermiques à combustible fossile.
  4. Avec, selon les prévisions de RTE, un appel de puissance maximal possible de 100 GW durant l’hiver 2020/2021 en cas de vague de froid décennale.

Bilan prévisionnel 2016, RTE.

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