Le cloud, les data centers et l’énergie

  • Source : UFE

Le développement constant des usages numériques a entraîné une multiplication par 4,5 du trafic mondial de données (« data ») entre 2011 et 2016 selon l’ARCEP(1). Ces flux d’informations liés aux échanges dématérialisés entraînent une consommation d’énergie bien réelle (matériel informatique, succession de routeurs pour la transmission d’informations, data centers pour le traitement et le stockage de données, etc.). En France, la consommation électrique des data centers aurait atteint près de 3 TWh en 2015 selon RTE, soit davantage que la consommation électrique annuelle de la ville de Lyon.

Dans cette courte note de l’Observatoire de l’électricité publiée le 18 janvier, l’Union française de l’électricité (UFE)(2) rappelle le principe du « cloud computing » qui s’oppose au stockage et à la gestion locale de l’information. Encore abstrait pour de nombreux utilisateurs, ce « cloud » se matérialise par des data centers « externalisés »(3) de plusieurs centaines ou milliers de mètres carrés dans lesquels des rangées de serveurs stockent, gèrent et rendent disponibles des informations via Internet.

L’UFE comptabilise en France plus de 180 data centers de ce type qui sont pour un tiers d’entre eux situés en Ile-de-France. La facture énergétique de ces sites (électricité pour le traitement des données mais aussi pour la climatisation) constitue en moyenne 40% de leurs coûts de fonctionnement. Le prix et la « qualité » de l’électricité font ainsi partie des enjeux majeurs de ce secteur.

La France présente à ces égards des conditions favorables pour installer des data centers (avec des prix de l’électricité en moyenne inférieurs par rapport aux voisins européens), souligne l’UFE qui insiste sur les retombées économiques locales associées à l’implantation de ces sites (en matière d’emploi et pour développer « un écosystème favorable à la digitalisation d’un territoire »). Différents acteurs développent par ailleurs de nouveaux modèles pour réduire cette lourde facture énergétique et valoriser notamment la chaleur émise par les équipements électroniques de leurs data centers.

En amont de ce traitement de données, l'Ademe rappelle fréquemment la responsabilité des internautes (ici peu abordée) dans la consommation électrique croissante des data centers qui pourrait être réduite par des actions simples : limiter le nombre de destinataires des courriels, effectuer un tri régulier dans sa boîte mail, etc(4). A titre indicatif, l’envoi d’un mail avec pièce jointe de 1 Mo transitant sur différents serveurs entraîne à lui seul une consommation électrique aussi importante qu’une ampoule basse consommation de 20 watts allumée pendant une heure. Au niveau mondial, près de 215 milliards de mails (hors spam) auraient été envoyés en 2016 selon Radicati Group.

Lire l'étude :
Consommation d'énergie des data centers

Sur le même sujet