L’éolien français sous le vent des appels d’offres

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Eoliennes en Ecosse

Sur l’année 2012, la part de l’éolien dans la production d’électricité était plus faible en France que dans 18 des 26 autres pays de l’UE. (©Iberdrola)

Les candidats au deuxième appel d’offres français sur l’éolien en mer ont jusqu’à vendredi pour déposer leurs candidatures auprès de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les parcs associés permettront d’accroître l’importance de l’éolien en France. Ils ne seront toutefois pas suffisants pour atteindre l’objectif de développement initialement fixé pour 2020.

Un appel d’offres en cache un autre

Le deuxième appel d’offres sur l’éolien en mer vise à implanter près de 200 éoliennes d’une puissance cumulée totale de 1 000 MW avec une mise en service prévue entre 2021 et 2023. Il concerne deux sites situés au large du Tréport (Haute-Normandie) et entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier (Pays de la Loire). EDF Energies Nouvelles en consortium avec l'allemand WPD Offshore et GDF Suez associé à EDP Renewables et Neoen Marine se sont déjà déclarés candidats. Le groupe breton Nass & Wind avait pour sa part annoncé en septembre être sur le point de finaliser un autre consortium. Les investissements générés par cet appel d’offres sont évalués à près de 3,5 milliards d’euros. Les lauréats seront connus à la fin du premier trimestre 2014.

Ces « lots » complètent un premier appel d’offres de près de 2 000 MW initié en 2011. Début octobre, le ministre en charge de l’énergie Philippe Martin a évoqué la possibilité de lancer un troisième appel d’offres sur l’éolien en mer en 2014. Le développement de cette filière a en effet pris du retard par rapport aux ambitions du Grenelle Environnement. A l’horizon 2020, la France s’est fixé un objectif de puissance installée de 19 000 MW d’éolien terrestre et de 6 000 MW d’éolien en mer.

Le développement de l’éolien se ralentit

L’Ademe a récemment rappelé dans une note(1) que moins de 1% du potentiel technique de l’énergie éolienne en France est actuellement exploité. Concrètement, l’objectif des 25 GW d’éolien en 2020 se déclinerait en un parc de 8 500 éoliennes à terre et 1 000 autres en mer. Il en est attendu une production annuelle de 58 MW, soit près de 10% des estimations de la consommation d’électricité à cet horizon.

A fin octobre 2013, la puissance éolienne installée en France est de 7 898 MW, soit près d’un tiers de la capacité visée pour 2020. Le parc éolien français a fourni une production de 1 609 GWh durant le mois d’octobre 2013, soit 3,9% de la production électrique française totale sur cette période. Cette contribution au mix électrique est l’une des plus faibles de l’Union européenne dont la moyenne est de 7% d’éolien.

Depuis 2010, le développement de l’énergie éolienne connaît un ralentissement en France avec 1 200 MW installés en 2010, 875 MW en 2011 et 757 MW en 2012. De nombreux observateurs ainsi que l’Ademe pointent du doigt le manque de visibilité réglementaire et économique de long terme. Du côté du ministère, on met en avant les appels d’offres entrepris au large des côtes françaises. Le potentiel économique en matière d’emplois et d’investissements est également mis en avant. A l’heure actuelle, la filière éolienne en France est d’ores et déjà constituée de 250 entreprises et de près de 150 sous-traitants, employant directement plus de 10 000 personnes selon l’Ademe.

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