Pétrole : des quotas de production pour l'OPEP et la Russie jusqu'à fin mars 2018

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Accord OPEP

Les délégués des producteurs de l'OPEP et hors OPEP ont reconduit le 25 mai à Vienne les accords de réduction de la production pétrolière conclus fin 2016.  (©OPEP)

A l’initiative de l’OPEP, 24 producteurs de pétrole ont décidé le 25 mai de prolonger leurs quotas de production jusqu’à fin mars 2018 afin de stabiliser les cours du pétrole. État des lieux.

Un accord prolongé jusqu’à fin mars 2018

La 172e réunion de la Conférence de l’OPEP a acté le 25 mai le prolongement des accords conclus fin 2016 par 13 pays membres de l’OPEP et par 11 autres grands producteurs de pétrole non membres de l’organisation dont la Russie. Ces 24 pays s’étaient jusqu'ici engagés à réduire leur production cumulée de pétrole de près de 1,8 million de barils par jour (Mb/j) entre le 1er janvier et le 30 juin 2017 par rapport au niveau d’octobre 2016 (dont 1,2 Mb/j pour l’OPEP).

Ces quotas de production ont été officiellement prolongés de 9 mois à Vienne, soit jusqu’au 31 mars 2018. La Guinée équatoriale, dont l’adhésion à l’OPEP a été acceptée lors de cette réunion, prendra sa part à l’effort collectif avec une baisse de production avoisinant 5%. Précisons que ce pays ne produit toutefois que près de 270 000 barils par jour (près de deux fois moins qu’en 2012).

Le ministre saoudien en charge de l’énergie Khaled al-Faleh, qui s’est félicité de la stratégie mise en place pour rééquilibrer les marchés pétroliers, a précisé que différents scénarios de prolongation de l’accord avaient été étudiés, tant sur sa durée (entre 6 et 12 mois) que sur le niveau de production. L’option d’une prolongation de 9 mois sans effort supplémentaire aura finalement prévalu, à la grande déception des marchés.

Quid de la production américaine de pétrole de schiste ?

Cette reconduction de l’accord était attendue ces dernières semaines par les marchés qui espéraient une baisse de production supplémentaire ou une période plus longue de reconduction de l’accord. Après l’annonce à Vienne, le cours du baril de Brent a ainsi fortement chuté (- 3,6% par rapport à la semaine précédente) avant de remonter ces derniers jours (légèrement au-dessus de 52 $ ce 29 mai).         

A ce jour, le comité de suivi de l’accord de réduction de production fait état d’un respect scrupuleux des engagements des différents producteurs concernés. Le cours du baril de Brent est ainsi remonté ces derniers mois au-dessus de la barre 50 $ (52,4 $ en avril 2017 contre 44,7 $ six mois plus tôt(1)) mais cette hausse reste timide.

La hausse des cours favorise en effet dans le même temps une remontée très rapide de la production américaine d’hydrocarbures non conventionnels, dont les coûts de production ont été largement diminués ces dernières années. Le schiste américain se trouve ainsi au cœur de l’équation que cherchent à résoudre les producteurs engagés par l’accord de Vienne. Il devrait encore peser lourdement sur la prochaine Conférence de l’OPEP qui doit se tenir dans la capitale autrichienne le 30 novembre 2017.

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