Vers un étiquetage énergétique plus clair pour les consommateurs

parue le
Machine à laver

Aujourd'hui, la classe A+ désigne les appareils de lavage neufs les moins « performants » du marché. (©Pixabay)

Le Parlement européen a voté mercredi dernier un texte visant à réviser l’étiquetage énergétique des appareils ménagers en introduisant une nouvelle échelle unique allant de « A à G ». Explications.

Trop de « classe A » parmi les appareils ménagers ?

Lors de l’achat d’un appareil ménager, les consommateurs de l’Union européenne peuvent s’appuyer sur des étiquettes leur indiquant entre autres la consommation annuelle d’électricité desdits appareils en kWh, ce qui leur permet de calculer la facture énergétique associée. Le premier étiquetage énergétique a été introduit au niveau européen en 1994(1). Il s’est depuis étendu à de nombreux types d'appareils (jusque dans l’automobile et l’immobilier). Sont notamment concernés aujourd'hui par cet étiquetage les appareils de réfrigération et de cuisson, les lave-linge, les téléviseurs, les lampes ou encore les aspirateurs.

Les produits ménagers ont à l'origine été classés en différentes classes allant de « A » pour les plus performants d’entre eux (couleur verte sur l’étiquette) à « G » pour les moins efficaces (couleur rouge). Compte tenu des progrès technologiques, un nombre croissant d’appareils a rempli les conditions de la classe A et de nouveaux labels ont été progressivement ajoutés ces dernières années (A+, A++, A+++).

Il n’existe ainsi plus d’échelle unique pour les différents types d’appareils ménagers. Les fabricants de réfrigérateurs et de congélateurs ne peuvent par exemple livrer que des appareils de classe A+, A++, A+++ depuis juillet 2012. Les appareils de froid neufs les moins performants sont ainsi classés A+ (ils consomment 70% d’électricité en plus que les appareils A+++ dotés des mêmes options). Pour les hottes de cuisine, une étiquette énergie est obligatoire depuis début 2015 avec 7 classes énergétiques allant de A à G… ou de A+ à F selon le choix du fabricant. Dans ces conditions, difficile de s'y retrouver pour les consommateurs.

Une nouvelle échelle unique, moins de confusion

Pour apporter de la lisibilité à l’étiquetage énergétique, la Commission européenne a publié une proposition visant entre autres à introduire une nouvelle échelle unique plus « stricte », étalonnée de A à G. Ce texte a été voté début juillet 2016 par les eurodéputés (par 580 voix pour, 52 contre et 79 abstentions) et doit désormais faire l’objet de négociations avec le Conseil de l’Union européenne(2).

Selon le type de produit, les nouvelles étiquettes pourraient être introduites entre 21 mois et 6 ans après l’entrée en vigueur de la future législation. Il est prévu que l'échelle de A à G puisse faire l’objet d’une mise à jour(3) par la suite dans le cas où 25% des produits vendus au sein de l’Union européenne appartiennent à la classe supérieure A ou si 50% des produits sont classés A ou B. 

Un impact important pour les consommateurs

Lors d’une étude de l’Ademe menée en France en 2013, près de 87,5% des consommateurs déclaraient connaître l’étiquette énergie et près de 76% étaient considérés comme influencés par celle-ci lors d’un achat. Reste à disposer d’un étiquetage clair et lisible.

Dans une enquête publiée fin mai 2016, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes)(4) estime que l’étiquetage de près de 22% des appareils ménagers en France présentait des anomalies en 2015 (ces anomalies touchaient presque la moitié des 380 entreprises contrôlées). Dans 63% des cas, c’est l’absence de ladite étiquette énergétique qui était mise en cause chez les distributeurs(5).

Pour mieux informer les consommateurs, les eurodéputés envisagent également de mettre en place une « base de données de produits » sur un site internet dédié, en plus du nouvel étiquetage apposé directement sur les appareils. En sensibilisant fabricants et grand public à une plus grande efficacité énergétique, ils estiment que ces différentes mesures pourraient avoir un impact majeur sur la consommation d’électricité au sein de l'Union européenne, évoquant un potentiel d’économies de 200 TWh par an à l’échelle des 28 États membres (soit la consommation électrique annuelle de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie réunies).

Rappelons que l’Union européenne s’est engagée à réduire de 27% sa consommation d’énergie par rapport à un scénario de consommation « tendanciel » pour 2030 grâce à des actions d’efficacité énergétique.

Sur le même sujet