Affaire Navalny : l'Autriche ne veut pas remettre en question l'avenir du gazoduc Nord Stream 2

  • AFP
  • parue le

L'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny n'hypothèque pas l'avenir du gazoduc Nord Stream 2, selon l'Autriche, qui n'envisageait mardi aucun gel du projet pour sanctionner le Kremlin, malgré la pression américaine.

"Ce genre de politiques économiques se décide en Europe et non à Washington", a déclaré le président autrichien Alexander Van der Bellen, proche des écologistes, ajoutant qu'il ne voyait "pas de lien entre l'affaire Navalny et Nord Stream 2". "C'est une bonne chose si nous avons une diversification" dans la distribution du gaz russe, a abondé plus tard dans la journée le chancelier conservateur Sebastian Kurz.

Les deux dirigeants se sont exprimés devant des journalistes en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui effectuait une visite officielle en Autriche et a une nouvelle fois dénoncé ce gazoduc, destiné à renforcer le contournement de son pays, en conflit avec la Russie.

La compagnie pétrolière autrichienne OMV participe au financement de cet oléoduc à 10 milliards d'euros, bientôt achevé, qui doit relier la Russie à l'Europe occidentale sous la mer Baltique pour s'ajouter au premier gazoduc Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012.

Alexeï Navalny, détracteur numéro un du Kremlin, est tombé gravement malade le 20 août dernier. En Europe de l'Ouest, où il a été transféré, trois laboratoires ont diagnostiqué un empoisonnement au Novitchok, une substance neurotoxique de conception soviétique. Le gouvernement russe a nié être responsable de son état.

Les États-Unis menacent de sanctions les entreprises qui participent à Nord Stream 2, auquel s'opposent également la Pologne, le Danemark et les pays Baltes.

À cause de l'affaire Navalny, l'Union européenne (UE) a de son côté évoqué de possibles sanctions contre la Russie alors que Moscou, qui ne voit aucun indice de tentative d'assassinat, refuse pour l'heure d'ouvrir une enquête criminelle. L'Allemagne n'exclut pas le gel des travaux de Nord Stream 2. Plusieurs opposants ou adversaires du président russe Vladimir Poutine ont été assassinés ces dernières années.

Commentaires

Delafosse

Les américains ne manquent pas de se servir du choc politique provoqué par l'empoisonnement de Navalny pour tenter d'empêcher Nordstream 2. Quelle parfaite synchronisation. Il est amusant de constater que personne ne s'interroge sur l'intelligence de Poutine qui irait empoisonner à ce moment précis un opposant, au moyen du Novitchok, qui est justement le meilleur poison-traceur d'accusation vers lui. Un seul pays aujourd'hui a eu intérêt à empoisonner Navalny, dans le but d'empêcher une construction de gazoduc que les pressions et la voie diplomatique n'ont pu stopper...

Bruno Lalouette

L'empoissonnement est une sale habitude russe, de toute manière, acheter du gaz à un gars qui braque des missiles nucléaires sur nos têtes est une aberration!

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