Agriculture et solaire photovoltaïque : une charte avec EDF pour encadrer les futures installations

  • AFP
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Installer des panneaux solaires sur des terres agricoles ? "Oui", mais pas n'importe comment, disent le syndicat FNSEA, les chambres d'agriculture et l'opérateur EDF Renouvelables dans une charte signée mardi(1).

"Développement, oui, mais cadré" pour concilier production d'énergie, préservation du foncier et de l'activité agricole, a résumé la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, à l'occasion de la signature de cette charte de bonnes pratiques. Pour "tout projet de production d'électricité photovoltaïque envisagé sur des terres agricoles", le document préconise "en amont de toute étude préalable" la mise en place d'un comité de suivi à l'échelon local entre opérateur, chambre d'agriculture et syndicats agricoles.

La commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), qui associe État, collectivités, professions agricoles et forestières, etc., devra émettre un avis.

La charte prône "la réversibilité totale de l'installation, avec utilisation d'ancrages sans béton ou l'engagement de l'opérateur de les enlever en fin d'exploitation", ainsi que la remise en état des terrains. "On a vu dans quelques endroits se développer de très gros projets, très consommateurs de terres agricoles", a déploré le président des Chambres d'agriculture Sébastien Windsor, qui insiste pour que les panneaux solaires soient prioritairement installés sur les toits des bâtiments agricoles.

Mais préserver le foncier "ne veut pas dire bloquer tous les projets" ayant une emprise au sol, a-t-il poursuivi. Il cite en exemples les technologies permettant de concilier production d'énergie et alimentaire, à l'instar de l'"agrivoltaïsme", panneaux permettant de protéger les cultures du soleil, des excès d'eau, de servir de support à des filets anti-grêle ou de faire de l'ombre aux poules élevées en plein air.

Dans sa Programmation pluriannuelle de l'énergie, la France prévoit 40% d'électricité d'origine renouvelable d'ici 2030. Pour cela, elle vise 35 à 44 gigawatts (GW) de capacités photovoltaïques installées en 2028, contre 10 GW aujourd'hui. "Le solaire en France (...) doit être multiplié par quatre en une dizaine d'années", a souligné mardi le PDG d'EDF Renouvelables, Bruno Bensasson. Confronté à un enjeu foncier, le secteur "cherche 15, 20 000 hectares de terres agricoles" parmi les 30 millions d'hectares aujourd'hui dédiés à cette activité. "Cela paraît possible mais si on veut le faire en bonne intelligence, il faut se parler", a fait valoir M. Bensasson.

Selon un rapport parlementaire, le secteur agricole est à ce jour à l'origine de 13% de la production solaire photovoltaïque.

Commentaires

sirus

Les lobbys de l'électricité n'ont aucun scrupule à s'installer dans la nature . Après avoir envahi les sites verticaux naturels ou patrimoniaux ils s'en prennent aux espaces horizontaux agricoles : de 15 à 20000 hectares !
Ne comptons pas sur les CDPENAF , elles sont dominées par les chambres d'agriculture et ont toujours accepté de voir les autoroutes traverser les secteurs agricoles , si les compensations financières accompagnaient les projets .

Serge Rochain

Toujours à dire n'importe quoi sur ce qui fait de l'ombre au nucléaire.
Heureusement que le PPV au sol est là pour valoriser les anciennes décharges et anciennes mines dont les surfaces sont interdites à toute activité de culture ou de construction. Et dans l'agriculture, les PPV permettent de faire pousser à l'ombre, comme dans les oasis sahariennes la culture maraichère se fait à l'ombre des palmiers

Jean-François T.

Bonsoir
Excusez-moi... un PPV c'est quoi ?
MERCI
Un sous-doué

Abadie

La production d'énergie par des panneaux solaires et la production agricole ne devraient pas s'opposer. Il me semble que mettre des panneaux suffisamment haut pour permettre le passage d'engins agrucoles serait une solution.

Ks

Tout le travail porté par Sun’Agri avec l’INRAE depuis 10 ans porte ses fruits, les historiques se lancent. Dans cette configuration, le photovoltaïque est au service de la plante.
Le problématique est la définition qu’on donne à l’agrivoltaisme : ils faut être maximalistes, c’est un outil pour la culture.

studer

La priorité est d'arrêter toute subvention à l'électricité solaire, qui n'est d'aucune utilité en France. En effet grâce au nucléaire et à l'hydraulique, notre électricité est abondante, bon marché et sans carbone.
D'autant que ces subventions sont de l'argent public, lequel fait défaut dans la lutte contre le réchauffement climatique notamment dans l'isolation des bâtiments.
EDF est malheureusement sous tutelle de l'Etat, donc de la pseudo écologiste (et très antinucléaire) Pompili qui fera tout pour nuire au nucléaire, sans se soucier des questions environnementales. Le PDG d'EDF est tenu de respecter la loi dite de Transition Energétique rédigée par un certain François Brottes, nommé ensuite comme patron de RTE alors qu'il n'avait aucune base scientifique.
Comment faire confiance à ceux qui nous gouvernent face à pareilles situation où l'appartenance politique et l'adhésion à une idéologie ont plus de valeur que la rigueur scientifique et la compétence ???

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