Aide à l'achat de carburants : à gauche comme à droite, le chèque ne fait pas le plein

  • AFP
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La nouvelle aide à l'achat de carburants pour les travailleurs modestes, annoncée dimanche par Emmanuel Macron, n'a pas convaincu ses opposants, qui dénoncent une "politique du chèque" et réclament en choeur des baisses de taxes.

Pas de vente à perte, finalement, mais une nouvelle indemnité carburant de 100 euros sur le modèle de celle déjà versée au printemps. "Le roi du chèque a parlé", a raillé le socialiste Patrick Kanner sur Public Sénat, affirmant que "les Français ne veulent pas l'aumône" mais "un pouvoir d'achat augmenté", ce qui implique "sûrement de baisser de manière durable la fiscalité tant que le prix du baril ne redescend pas".

Point de vue partagé à droite par Xavier Bertrand, qui a estimé sur France 2 que "l'État doit agir plus loin que (ces) 100 euros" et "élargir la cible". Pour cela, "rien de mieux que de baisser les taxes", a affirmé le président de la région Hauts-de-France, qui dénonce depuis trois semaines le "surplus de taxes" généré par la hausse des prix de l'essence et a de nouveau réclamé que l'État "le rende intégralement aux Français".

"Le carburant est cher" et, il y a cinq ans, cela "avait provoqué les gilets jaunes", a rappelé le porte-parole du RN Jean-Philippe Tanguy, pour qui ce nouveau chèque "n'est pas du tout à la mesure des erreurs structurelles que le gouvernement a faites sur l'essence". Ceci dit "100 euros pour les personnes qui ont besoin de leur voiture, je prends, il n'y a pas de petits gestes", a-t-il ajouté.

De l'autre côté de l'échiquier politique, le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a fustigé "l'impuissance totale" d'un exécutif qui "brasse de l'air" et jugé que pour "apporter des réponses concrètes à (la) question du pouvoir d'achat, il faut des mesures de blocage des prix".

Un soutien inattendu est toutefois venu de l'écologiste Yannick Jadot, qui a jugé sur franceinfo que cette indemnité "va dans la bonne direction, mais ne suffit pas" et appelé à "des efforts massifs dans les transports collectifs". "Je préfère de très loin un chèque énergie, qu'une ristourne" ou un "bouclier tarifaire" qui ont "coûté très cher et bénéficiaient essentiellement à ceux qui ont des grosses voitures et n'ont pas besoin d'être aidés", a-t-il expliqué.

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