Aviation : Air France-KLM appelle à développer « au plus vite » une filière de carburants durables

  • AFP
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Air France-KLM a appelé mardi au développement "au plus vite" d'une filière de production de carburants d'aviation durables, essentielle pour en réduire les coûts et baisser les émissions de CO2 du transport aérien.

"Il faut développer au plus vite la filière en France et en Europe pour atteindre une autonomie énergétique à des conditions économiques viables pour l'ensemble des acteurs", a déclaré le directeur général du groupe, Benjamin Smith, lors d'une audition par les députés de la commission du Développement durable. Or, "tout reste à construire en France et en Europe", les projets de production sont plutôt situés en Asie et aux États-Unis et "aucun projet n'atteint un stade de production industrielle massif", a-t-il observé.

Air France-KLM s'est engagé à diviser par deux d'ici 2030 ses émissions de CO2 par passager par kilomètre et au "net zéro" pour 2050. L'entreprise mise pour cela sur le renouvellement de sa flotte par des avions moins consommateurs de carburants et donc émettant moins de CO2, ainsi que sur l'incorporation de carburants d'aviation durables (SAF), "seul moyen de décarboner le long-courrier à long terme", selon Benjamin Smith.

Le carburant représente entre "20% et 30% de notre structure de coûts", a-t-il rappelé. Selon les technologies, les SAF coûtent trois à dix fois plus chers que le kérosène d'aviation, "il est donc évident que le prix des SAF sera déterminant dans notre capacité à accélérer notre effort d'incorporation". Les carburants d'aviation durables sont issus de la biomasse ou dits synthétiques lorsqu'ils sont conçus avec de l'hydrogène produit à partir d'électricité. Ils représentaient moins de 0,1% des 360 milliards de litres de carburant utilisés par l'aviation en 2019.

Cet appel intervient alors que la France s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne pour dix mois et que la Commission européenne compte établir une obligation d'incorporation graduelle de SAF dans le kérosène d'aviation (de 2% en 2025 à 63% en 2050), ou encore une taxation progressive du kérosène pour les vols intérieurs à l'UE.

Le directeur général du groupe franco-néerlandais a également appelé à la vigilance sur les "distorsions de compétitivité" qui pourraient résulter de la législation européenne avec "certains hubs et compagnies situées aux portes de l'Europe". Pour un trajet Madrid-Pékin, 55% du parcours serait par exemple soumis à la législation européenne en passant par Paris, contre 14% seulement en passant par le hub d'Istanbul, a-t-il mis en garde.

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