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L'Allemagne pourrait finalement ne pas connaître de récession en 2023, grâce notamment au bouclier tarifaire du gouvernement sur le gaz et l'électricité, même si la crise énergétique devrait continuer à peser, a indiqué un institut économique jeudi.
L'IfW Kiel, l'un des instituts économiques les plus influents en Allemagne, table désormais sur une croissance de "0,3%" l'an prochain, après avoir prévu une récession de 0,7% il y a quelques mois.
Cette correction intervient alors que plusieurs signaux laissent penser que la première économie européenne pourrait mieux résister que prévu aux multiples crises actuelles, entre inflation, guerre, hausses des taux, dégradation de la conjoncture en Chine.
L'Ifo, un autre institut économique de référence, a lui aussi révisé mercredi à la hausse ses prévisions pour l'an prochain, tablant désormais sur une récession limitée à -0,1%, contre 0,3% précédemment.
Dans ces prévisions d'automne, le gouvernement allemand tablait sur une récession de 0,4%.
"La légère amélioration des perspectives s'explique par la hausse moins forte que prévu des prix de l'énergie (...) en raison notamment de l'intervention de l'État", justifie l'institut IfW.
L'économie allemande a souffert de la flambée des prix de l'énergie, dans le sillage de la guerre en Ukraine, qui ont plombé pendant plusieurs mois son industrie et les ménages.
Mais les prix, qui ont atteint un pic cet été, redescendent depuis septembre, même s'ils restent à un niveau particulièrement élevé.
Après avoir distribué de nombreuses aides, le gouvernement va dépenser 200 milliards d'euros sur deux ans pour bloquer les prix du gaz et de l'électricité à partir de l'an prochain, afin de protéger son économie et ses ménages.
L'institut Ifo avait lui relevé que "la demande de biens et de services est encore forte" et que "les carnets de commandes des entreprises sont encore bien remplis" dans l'industrie.
Toutefois "dans l'ensemble, la crise énergétique pèse lourdement sur l'économie allemande", selon l'IfW Kiel.
"Par rapport aux prévisions conjoncturelles de l'hiver 2021, la guerre en Ukraine réduit la production de 180 milliards d'euros, soit 4%" du PIB en Allemagne, ajoute l'organisme.
L'industrie allemande, pilier du modèle de la première économie de la zone euro, est particulièrement touchée par la crise, notamment les secteurs les plus consommateurs d'électricité et de gaz.
La fédération de l'important secteur de la chimie (VCI), qui regroupe des géants comme BASF ou Covestro, très énergivores, table ainsi sur un "fort recul" de la production l'an prochain, après une chute de 6% cette année, a-t-elle indiqué dans un communiqué jeudi.
