Alstom: Montebourg appelle le gouvernement à infliger des amendes à General Electric

  • AFP
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L'ex-ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, à Bercy lors du rachat controversé de la branche énergie d'Alstom par General Electric en 2014, a appelé mercredi le gouvernement à appliquer les amendes prévues pour le non-respect par le groupe américain des engagements sur l'emploi.

"La parole des multinationales est lourdement dévalorisée par ce type de comportement", a déclaré à l'AFP M. Montebourg qui s'était opposé il y a quatre ans à l'acquisition d'Alstom par GE. L'ex-ministre est aussi à l'origine du décret qui porte son nom sur les acquisitions de sociétés françaises par des groupes étrangers.

"Grâce à ce décret, nous avons pu fixer pour la première fois des amendes civiles en cas de non respect des emplois créés", a-t-il expliqué. "On peut dès lors appliquer ces amendes" qui s'élèvent à 50 000 euros par emploi net qui n'a pas été créé, a-t-il ajouté.

GE a renoncé à son engagement de créer un millier d'emplois d'ici à la fin de l'année en France, prétextant un "environnement difficile", a indiqué Bercy. Le ministère des Finances estime qu'à la fin avril le nombre d'emplois nets créés s'élevait à 323, ce qui pourrait élever l'amende à près de 34 millions d'euros si la situation ne bouge pas d'ici la fin de l'année.

M. Montebourg estime que le non-respect par GE de ses engagements doit conduire à un renforcement des sanctions qui pourraient aller jusqu'à l'annulation de l'acquisition. "Comme cela n'impressionne nullement les multinationales, à chaque fois qu'il y a une acquisition contestée et que les conditions fixées ne sont pas respectées, il faudra fixer l'annulation de l'acquisition", a-t-il affirmé, rappelant qu'il avait préconisé cette mesure lorsqu'il a été entendu par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la politique industrielle de la France.

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