Arabie saoudite : les développements depuis l'attaque contre les installations pétrolières

  • AFP
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Rappel des principaux développements depuis les attaques le 14 septembre de deux installations pétrolières d'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.

Attaque « sans précédent »

Le 14 septembre, des attaques revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen provoquent des incendies dans deux sites dans l'est du pays, l'usine d'Abqaiq, la plus grande au monde pour le traitement de pétrole, et le champ pétrolier de Khurais. Elles entraînent une chute de moitié de la production saoudienne, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.

Il s'agit de la 3e attaque en cinq mois contre des infrastructures du géant pétrolier Aramco. Les rebelles Houthis avaient revendiqué les deux précédentes attaques, en mai et en août, sur des installations dans le royaume saoudien, pays dont les forces sont engagées au côté du pouvoir au Yémen contre les rebelles.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane affirme que son pays a "la volonté et la capacité" de "répondre à cette agression terroriste", lors d'un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump. "L'Iran a lancé une attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial", affirme le secrétaire d'État Mike Pompeo. Téhéran réfute des accusations "insensées".

Donald Trump prudent

Le 15, Donald Trump affirme que les États-Unis sont "prêts à riposter". "Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable, sommes prêts à riposter en fonction des vérifications, mais nous attendons que le royaume (saoudien) nous dise qui il estime être le coupable de cette attaque, et sous quelle forme nous devrons agir !".

Le lendemain, il déclare que l'Iran "semble" bien être derrière l'attaque, mais qu'il souhaite "éviter" un conflit et attend d'en connaître l'auteur "avec certitude". Riyad affirme que "les armes utilisées" étaient "iraniennes".

Le président iranien Hassan Rohani affirme que les rebelles yéménites "ne font que se défendre" face aux bombardements saoudiens.

« Acte de guerre »

Riyad dévoile le 18 septembre de nouveaux résultats de son enquête. "L'attaque a été lancée depuis le Nord et a été incontestablement parrainée par l'Iran", affirme le ministère de la Défense. Des débris de "drones" et de "missiles de croisière" sont dévoilés.

Mike Pompeo, en visite en Arabie saoudite, qualifie l'attaque d'"acte de guerre", l'attribuant de nouveau à l'Iran. Il assure que "les équipements utilisés ne sont pas connus comme faisant partie de l'arsenal des Houthis". Donald Trump affirme disposer de "beaucoup d'options" pour répondre à l'Iran.

La chaîne américaine CBS News cite un responsable américain anonyme selon lequel le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui-même approuvé l'attaque, à condition qu'elle soit menée de manière à nier l'implication iranienne.

« Solution pacifique »

Le 19, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif déclare qu'une frappe américaine ou saoudienne déclencherait "une guerre totale". Le chef de la diplomatie américaine assure à Abou Dhabi que les États-Unis privilégient une "solution pacifique", évoquant un "consensus" dans le Golfe sur la responsabilité de l'Iran. "Nous sommes ici pour bâtir une coalition destinée à parvenir à la paix", déclare Mike Pompeo, disant espérer que l'Iran voit les choses "de la même manière".

Mais son homologue saoudien Adel al-Jubeir avertit que toute complaisance envers Téhéran va l'encourager à "commettre d'autres actes de terrorisme et de sabotage dans notre région". L'ONU annonce l'arrivée d'experts à Riyad pour démarrer une enquête internationale "à l'invitation des autorités" du pays.

Scènes de destruction

Le 20, l'Arabie saoudite montre pour la première fois à la presse l'étendue des dégâts sur ses installations attaquées, insistant sur sa détermination à rétablir rapidement sa production.

Donald Trump annonce sanctionner le système bancaire iranien et notamment la Banque centrale, les sanctions "les plus sévères jamais imposées à un pays", mais il défend la "retenue" militaire.

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