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L'augmentation de la production de pesticides, d'engrais ou encore de plastique, qui pourrait être favorisée par la chute des prix du pétrole en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, menace notre survie, selon un commentaire publié jeudi par The Lancet.
"L'industrie pétrochimique pourrait profiter de la baisse du prix du pétrole pour investir encore davantage dans les usines qui produisent des pesticides, des engrais et des plastiques", explique à l'AFP Barbara Demeneix du Muséum national d'Histoire naturelle, auteure de ce commentaire dans la prestigieuse revue médicale.
Le diesel, les pesticides, les engrais, utilisés dans les secteurs de l'agriculture, ou encore des produits de consommation issus de l'industrie pétrochimique tels que les plastiques et les détergents sont des dérivés de combustibles fossiles. Selon le commentaire, environ 44% du pétrole est utilisé pour l'agriculture et l'industrie pétrochimique.
"Notre survie est aujourd'hui mise en péril par trois menaces majeures : le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. Ces menaces sont plus étroitement liées entre elles qu'il n'y paraît de prime abord de par leur origine commune, les combustibles fossiles", dénonce l'endocrinologue du CNRS.
"De plus, certaines molécules chimiques issues de ces produits peuvent perturber le système hormonal humain : il s'agit des perturbateurs endocriniens", ajoute-t-elle. "En réduisant notre dépendance aux combustibles fossiles via notamment l'investissement dans les énergies alternatives (solaire, éolienne, géothermique) et le renforcement de la recherche sur des produits chimiques moins nocifs et biodégradables, nous pourrions inverser la crise climatique actuelle, limiter la perte de biodiversité et la pollution chimique et ainsi améliorer le bien-être environnemental et la santé humaine", rappelle l'endocrinologue.