Pétrole et gaz : l'administration américaine va approuver une méga-enchère, un recul sur le climat

  • AFP
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L'administration du président américain Joe Biden a annoncé mardi qu'elle prévoyait d'ouvrir plus de de 320 000 km2 dans le golfe du Mexique à l'exploration pétrolière et gazière, après qu'un tribunal eut statué contre le moratoire imposé par le gouvernement dans la région.

Cette décision représente un recul important pour l'ambitieux programme climatique de la Maison blanche et a été rapidement critiquée par une coalition de groupes environnementaux.

Le Bureau de gestion de l'énergie des océans (BOEM) du ministère de l'intérieur prévoit un avis de mise en vente final en septembre, "avec une adjudication qui suivra à l'automne de cette année", a déclaré l'agence dans un communiqué.

En janvier, M. Biden avait annoncé un moratoire sur les nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales dans l'attente d'une révision, alors que le démocrate cherchait à placer la crise climatique au cœur de sa présidence. Mais en juin, un juge fédéral de Louisiane nommé par l'ancien président Donald Trump a rendu une décision obligeant l'administration à obtenir l'approbation du Congrès pour sa pause.

Selon un compte rendu de décision mis en ligne, le gouvernement prévoit de mettre aux enchères jusqu'à 1,1 milliard de barils de pétrole et 125 milliards de m3 de gaz. Le document prend note du nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat "détaillant les observations d'un changement climatique rapide dans toutes les régions du monde", mais déclare que celui-ci ne présente pas de motif suffisant pour modifier la déclaration d'impact sur l'environnement à ce stade.

À la suite de cette publication, des groupes environnementaux dirigés par Earthjustice ont poursuivi le BOEM et la secrétaire d'État à l'intérieur Deb Haaland. "Cette vente est profondément décevante. L'administration Biden s'est pliée à l'industrie pétrolière en s'appuyant sur sa campagne de désinformation et de pression politique, ignorant l'urgence climatique croissante à laquelle nous sommes confrontés", a déclaré Brettny Hardy, avocat d'Earthjustice.

Commentaires

Christian Méda…

Ce scénario se reproduit régulièrement chaque fois que la situation devient trop tendue sur l'économie, la disponibilité de l'énergie ou pour toute autre raison qui se présente chaque année avec de plus en plus d'acuité : on reporte à plus tard. Honte à ce tribunal.

Et il en sera ainsi jusqu'à la fin car les décideurs ont trop peur pour leur stabilité et pour eux mêmes. Or, ils ont les moyens de "surnager", d'être les derniers à subir les affres d'une température excessive, d'une montée des eaux, d'une insécurité alimentaire. Le court terme persistera à être sauvegardé au détriment du long terme.

Et s'il s'en trouve un qui a le courage de s'y opposer, il sera balayé.

La solution consisterait à n'accorder de pouvoir qu'à ceux qui sont suffisamment jeunes pour être assurés de ne pas en réchapper s'il ne gèrent pas le long terme. Exit les + de 45 ans.

Blaizot

Insécurité alimentaire ? je ne comprends pas cette affirmation
D'après la FAO, la production (et consommation) mondiale de céréales atteignent 2750 Mt en augmentation de 20 % en 10 ans ! les stocks sont au plus hauts (800 Mt) et on (les agriculteurs) craint une baisse des prix....

Francois Marfaing

Ce site étant sérieux, je voudrais corriger 2 affirmations erronées : insécurité alimentaire et stocks de céréales.

"En raison des conditions de sécheresse qui persistent dans plusieurs des principaux pays producteurs, les prévisions de la FAO concernant la production de céréales en 2021 ont été abaissées de 29,3 millions de tonnes depuis le précédent rapport datant de juillet et s’établissent à présent à 2 788 millions de tonnes. Malgré ce recul, la production mondiale de céréales devrait tout de même progresser de 0,7 pour cent (18,7 millions de tonnes) par rapport à celle de 2020." Source FAO. 2 septembre 2021.

Et les stocks baissent !

"Cette diminution s’explique principalement par les effets négatifs de la sécheresse prolongée sur les perspectives de rendement aux États-Unis d’Amérique, au Canada et, dans une moindre mesure, au Kazakhstan, ainsi que par les conditions météorologiques défavorables en Fédération de Russie, qui ont fait augmenter les pertes de cultures d’hiver et ont fait reculer les rendements par rapport aux prévisions précédentes." Source FAO. 2 septembre 2021

"La faim dans le monde s'est considérablement aggravée en 2020, ont déclaré aujourd'hui les Nations Unies – une aggravation qui est probablement liée en grande partie aux répercussions de la pandémie de COVID-19. On ne dispose pas encore d'une image complète de l'impact de la pandémie, mais d'après un rapport établi conjointement par plusieurs organismes des Nations Unies, un dixième environ de la population mondiale - ce qui pourrait représenter jusqu'à 811 millions de personnes – était en situation de sous-alimentation en 2020. " Source ONU. 12 juillet 2021

Christian Méda…

Le présent n'est pas l'avenir.
Vous pensez pouvoir toujours produire autant sans les intrants qui vont être progressivement supprimés, sans la motricité débridée des tracteurs au gasoil, sans la population agricole décimée (et pas seulement pas la baisse des prix passagère que vous annoncez), sans eau, avec des sols de moins en moins fertiles, avec un progrès médical et sanitaire qui accentue la croissance de la population, avec les politiques militaro-natalistes de la Chine, du Texas ?

A propos des intrants, je reste admiratif (sarcasme) devant la récupération du fumier, dont je maintiens que sa place est dans le sol avec son activité biologique, vers des méthaniseurs pour injecter du CH4 dans le réseau afin d'alimenter les usines de production d'engrais

Je ne veux pas être pessimiste, mais mon optimisme naturel touche un peu ses limites.

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