La fiscalité sur le superéthanol E85 pourrait s'envoler, la filière proteste

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Pompe de superéthanol E85

Pompe de superéthanol E85 à Marseille (©CGB)

Des producteurs de betterave ou colza aux industriels, la filière française des biocarburants s'oppose à la "hausse brutale de la fiscalité" sur l'éthanol et le biodiesel prévue dans le projet de budget 2026, dans un communiqué commun publié mercredi.

Une hausse de 380% de la fiscalité sur l'E85

Le projet de loi de finances présenté mardi par le gouvernement, qui offre plusieurs avantages fiscaux aux agriculteurs, prévoit toutefois "la suppression du tarif particulier pour le carburant B100" (biogazole à base de colza), surtout utilisé par les transporteurs, et "la réduction progressive de l'avantage fiscal pour le carburant E85" (éthanol), produit notamment à partir de betteraves en France.

Cela représente une "hausse brutale de la fiscalité sur les biocarburants français d'origine agricole, le Superéthanol E85 et le B100, respectivement de 380% et 400%", alertent les organisations de producteurs affiliées au puissant syndicat FNSEA ainsi que les représentants des producteurs d'alcool agricole et de biodiesel.

Ces acteurs dénoncent une mesure "sans aucune concertation", qui aura "des répercussions graves pour les filières sucre, amidonnière et huile, dont la France est leader en Europe" et, in fine, sur les prix du carburant pour le consommateur et la décarbonation des transports.

Le Superéthanol E85 "contient jusqu'à 85% de bioéthanol, dont la France est le premier producteur européen, en utilisant près de 100% de matières premières françaises (blé, maïs, betterave, déchets et résidus de transformation et viniques)". Le B100 est lui "constitué à 100% de biodiesel produit à partir de colza français".

Plus de 30 000 emplois menacés selon la filière

La hausse prévue de la fiscalité "fragiliserait le revenu de plus de 120 000 exploitants agricoles" et "compromettrait l'équilibre industriel des territoires en menaçant plus de 30 000 emplois", selon les filières.

Pour nombre de producteurs, la valorisation du colza, maïs ou betterave en agrocarburants constitue une source non négligeable de revenus, d'autant plus importante pour les céréaliers que les prix du blé et du maïs sur les marchés internationaux sont inférieurs à leurs coûts de production depuis des mois.

La production d'huile issue des grains de colza ou tournesol permet par exemple d'obtenir chaque année "plus d'un million de tonnes de tourteaux de colza", utilisé pour l'alimentation des animaux d'élevage, évitant "l'importation massive de tourteaux de soja et portant l'autonomie protéinique de la France à 55%, contre seulement 30% dans le reste de l'Union européenne", selon les filières. Affaiblir ces filières, affirment-elles, reviendrait à favoriser, "paradoxalement, le retour aux carburants fossiles importés".

Des fédérations professionnelles du transport routier de marchandises et de voyageurs (Union TLF, FNTR, OTRE et FNTV) ont elles aussi exprimé "leur vive inquiétude" dans un communiqué commun mercredi. Les transporteurs affirment avoir "verdi" leurs flottes ces dernières années, "encouragés par les politiques publiques et les objectifs européens" reposant "sur un cadre fiscal stable et lisible" qui n'est plus garanti, plongeant "tout un secteur dans le trouble".

Commentaires

Freudon Saké
Ânes, sœurs ânes, ne voyez-vous donc rien venir...
Les gesticulations de Trump sur le pétrole et son négationnisme climatique ont un sens...
La Fin imminente du pétrole de schiste qui va faire exploser les cours et enrichir l'armée de Poutine !
Alors, au lieu de cramer des dizaines de milliards dans des tanks obsolètes pour faire plaisir à Wonder Layen, éclatez le pétrole, produisons de la biomasse pour faire du bioéthanol et de l'isobutène biosourcé.
Des haies et des arbres à planter partout, le long des routes et des autoroutes, des canaux, des voies ferrées, des trottoirs, des petits jardins aux parcs des entreprises, des parkings, des domaines agricoles, etc.
Mais encore, des gazons qui repoussent très vite, fin des pelouses artificielles, des serres chauffées au solaire thermique et à la géothermie de surface, des fleurs sans pesticides, qui ne peuvent donc pas voyager, autant de diesel en moins avec en plus, l'interdiction des plantes plastiques...
Du lin et du chanvre pour les textiles d'intérieur et ceux des transports, ainsi que pour remplacer les plastiques.
Mais nous avons une classe politique d'abrutis, qui détruit année après année la richesse nationale, et qui sort sa calculette en se demandant comment payer les factures...
Il ne faut pas plus d'impôts, il faut juste, plus d'activités bénéficiaires à la Nation, pas de l'investissement Amazon, qui sert à importer plus, tout ce qui n'est pas produit en France !
LETELLIER
C'est vraiment dommage de donner autant de subventions à plein régimes pour des productions agricoles obtenues avec beaucoup de ressources fossiles (l’énergie pour les machines que sont les tracteurs, ensileuses…, les engrais, les herbicides, pesticides), pour faire tourner… d’autres moteurs. Ce serait peut-être plus intéressant de flécher ces subventions vers la production vivrière afin d’assurer notre souveraineté alimentaire.
LETELLIER
C'est vraiment dommage de donner des subventions à plein régimes pour des productions agricoles obtenues avec beaucoup de ressources fossiles (l’énergie pour les machines que sont les tracteurs, ensileuses…, les engrais, les herbicides, pesticides), pour faire tourner…d’autres moteurs. Ce serait peut-être plus intéressant de flécher ces subventions vers la production vivrière afin d’assurer notre souveraineté alimentaire.

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