Brésil: des voleurs provoquent une fuite de pétrole près de Rio de Janeiro

  • AFP
  • parue le

Une tentative de vol dans un oléoduc près de Rio de Janeiro a causé une fuite de 60 000 litres de pétrole, a indiqué lundi l'entreprise visée, provoquant selon un biologiste des dégâts importants pour la faune et la flore.

Transpetro, filiale de la compagnie pétrolière publique Petrobras chargée des oléoducs, a annoncé dans un communiqué avoir été "victime d'actes criminels de vol de pétrole et de dérivés". D'après l'entreprise, la fuite a débuté samedi, au niveau de l'embouchure de la rivière Estrela, qui se jette dans la baie de Guanabara, en partie enclavée dans la ville de Rio et déjà fortement polluée.

Transpetro a affirmé que l'oléoduc était déjà réparé et que l'équipe de plus 400 personnes mobilisée avait pour l'heure récupéré 75% du pétrole répandu.

Mauro Moscatelli, biologiste mobilisé depuis des années pour réclamer une meilleure préservation de la baie de Guanabara par les autorités, a expliqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une fuite "de taille moyenne", mais que les dégâts causés pour la faune et la flore seraient "très sérieux".

"Le gros problème, c'est quand le pétrole atteint les mangroves (végétation tropicale typique des côtes brésiliennes), qui sont très importantes pour la biodiversité", a-t-il expliqué. "Nous saurons dans les prochaines semaines l'étendue des dégâts pour les arbres et la faune, notamment les crustacés qui sont en pleine saison de reproduction", a-t-il ajouté. Le biologiste, qui a survolé la zone dimanche, a affirmé que des habitants avaient évoqué la fuite dès vendredi et a dénoncé la lenteur de la réaction de l'entreprise.

La baie de Guanabara, d'environ 400 km2, est un des symboles de la pollution au Brésil, une bonne partie des eaux usées de la ville de Rio s'y déversant. Les autorités avaient promis qu'elle serait dépolluée à l'occasion des Jeux Olympiques de Rio 2016, mais elles n'étaient pas parvenues à respecter leur engagement.

La baie a déjà été touchée par trois marées noires importantes, la dernière en date de 2000, quand 1,3 million de litres de pétrole s'étaient échappés d'un oléoduc sous-marin.

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