Canada: l'opposition veut un « corridor » pour les infrastructures énergétiques, et en priorité pour les oléoducs

  • AFP
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Le chef du parti conservateur et principal rival de Justin Trudeau aux élections législatives prévues en octobre, Andrew Scheer, a proposé jeudi la création d'un "corridor" s'étirant d'un bout à l'autre du Canada et qui serait réservé à des projets d'infrastructures énergétiques.

Ce "corridor" serait réservé en priorité aux oléoducs et aux nouvelles lignes de transmission électrique, a-t-il dit dans un discours exposant son projet économique à Toronto. Le chef conservateur a fustigé les règles mises en place par le gouvernement libéral depuis 2015 et qui, selon lui, entravent l'exploitation des ressources naturelles au Canada.

Il a notamment déploré le fait qu'aucun nouvel oléoduc n'ait été construit pour acheminer la production accrue de pétrole canadien vers les marchés étrangers et désenclaver la production, concentrée en Alberta (ouest). "Avec un seul corridor, nous pourrions minimiser les impacts sur l'environnement, réduire les coûts des évaluations environnementales, accroître la certitude pour les investisseurs et, surtout, réaliser ces projets vitaux", a-t-il déclaré.

Le Canada est le cinquième producteur mondial de pétrole. Cependant, 46% de l'approvisionnement des raffineries canadiennes en 2018 provenait de l'étranger, car celles-ci, concentrées dans l'est du pays, n'ont pas été conçues pour traiter le brut lourd extrait des sables bitumineux de l'Alberta, selon le régulateur national du secteur.

"Le Canada a plus qu'assez de pétrole, non seulement pour remplacer les importations des États voyous mais pour mettre fin aux importations de pétrole étranger une bonne fois pour toutes", a lancé M. Scheer en promettant de libérer le pays de sa dépendance étrangère "d'ici 2030".

Il a aussi dit qu'il comptait lever l'interdiction de circulation des pétroliers le long d'une partie de la côte Pacifique canadienne et s'opposer au projet des Libéraux de durcir les règles environnementales pour la réalisation de grands projets d'infrastructures. "Oui à une exploration plus responsable des ressources. Oui à la construction d'autres oléoducs", a-t-il déclaré.

M. Scheer a réaffirmé son intention d'abroger la taxe fédérale sur le carbone imposée le 1er avril à quatre provinces n'ayant pas encore pris de mesures jugées compatibles avec les objectifs nationaux de réduction de gaz à effet de serre.

De 20 dollars canadiens (13,4 euros) la tonne de CO2 émise, la taxe nationale sur le carbone doit progressivement passer à 50 dollars la tonne d'ici 2022.

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