Caracas qualifie d'« hostile » la décision américaine d'engager la vente d'actions de Citgo

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro a qualifié samedi d'"hostile" la décision d'un tribunal américain d'ouvrir la voie à la vente d'actions de Citgo, filiale aux États-Unis de la compagnie pétrolière d'Etat vénézuélienne PDVSA.

Jeudi, le juge fédéral Leonard Stark a estimé qu'"il était temps" d'enclencher le processus de vente pour le dédommagement de la saisie d'une mine de l'entreprise canadienne Crystallex qui opérait au Venezuela. Le juge "Stark est tellement hostile au Venezuela qu'il a suggéré à d'autres créanciers, qui ne faisaient pas partie du dossier dont il a la charge, qu'ils participent à la saisie (...) des actions de Citgo", selon un communiqué lu à la télévision par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza.

L'affaire date de 2011, lorsque le gouvernement vénézuélien avait saisi une mine aurifère attribuée à Crystallex mais a ensuite manqué de rembourser 1,2 milliard de dollars à cette entreprise, comme le prévoyait un arbitrage international. Cette somme a été portée depuis à 1,4 milliard de dollars. L'arbitrage "n'a rien à voir" avec PDVSA ni sa filiale aux États-Unis, selon Caracas qui dit rejeter "les crimes transnationaux" commis "dans le but de s'approprier des actifs du Venezuela".

Comme Crystallex, de nombreux créanciers ont tenté de poursuivre Citgo, dont le siège est à Houston (Texas) et qui possède trois raffineries et un réseau de stations-service aux États-Unis, pour obtenir le règlement de leurs dettes, que le gouvernement à court d'argent de Caracas est incapable ou refuse de payer. "C'est la répartition du butin" de la part de Washington "avec la complicité de son pantin local tenu en échec", poursuit le communiqué, dans une allusion au chef de file de l'opposition Juan Guaido.

Washington reconnaît l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du pays et a remis à son camp le contrôle de Citgo en 2019. L'administration américaine a bloqué toute transaction impliquant des actions Citgo servant à honorer le service de la dette à moins d'une dérogation spécifique et a encore fait valoir devant le juge que la vente d'actions Citgo desservirait M. Guaido et, par ricochet, "saperait la politique étrangère des États-Unis". Mais, a écrit M. Stark dans son argumentaire, "le gouvernement n'a pas estimé que le tribunal n'avait pas le droit d'avancer et, aux yeux de la cour, il est temps de commencer le processus de vente".

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