Cessions de titres de l'État dans Engie, ADP, FDJ : la gauche vent debout

  • AFP
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L'opposition de gauche a dénoncé mercredi la décision du gouvernement de vendre des titres détenus par l'État dans la Française des jeux, Aéroports de Paris et Engie, fustigeant une "décision à courte vue".

"Privatiser des entreprises qui vous versent des dividendes chaque année, c'est vendre des bijoux de famille qui sont la propriété des Français", a jugé le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud. "C'est une décision à courte vue. Regardez la Française des jeux, elle rapportera peut-être un milliard, c'est le rendement des dividendes en dix ans, c'est-à-dire que dans dix ans on perd de l'argent", a-t-il poursuivi.

"Ca ne relève pas d'une stratégie industrielle, ça ne relève pas de la défense de nos intérêts stratégiques", a-t-il estimé, en se faisant le chantre d'une forme de "colbertisme", où l'Etat a un rôle de "catalyseur" vis-à-vis du secteur privé.

"Au nom de la fumeuse libération disruptive des énergies, les secteurs stratégiques comme l'énergie ou le transport aérien seront livrés en pâture aux actionnaires privés", a de son côté dénoncé le député LFI Bastien Lachaud dans un communiqué.

"L'expérience des privatisations passées montre clairement qu'à chaque fois c'est la même chose, les mêmes services marchent moins bien et coûtent plus cher ! Les actionnaires privés ont pour but d'engranger le maximum de dividendes, en faisant le minimum d'investissement", déplore-t-il, en pointant "le racket permanent qu'a été la privatisation des autoroutes". "Plus grave, les aéroports constituent une frontière et leur maîtrise est un élément indispensable de la souveraineté", souligne-t-il.

Enfin, "la vente des parts de l'ex-GDF dans Engie apporte une lumière nouvelle sur les gesticulations en cours autour de la SNCF", analyse-t-il. "Lors du changement de statut de GDF, il avait été dit partout où c'était possible que jamais les parts de GDF ne seraient vendues. La fusion avec Suez avait permis de privatiser sans vendre. Maintenant les seuils sont effacés pour pouvoir vendre", explique-t-il.

Le secrétaire national du PCF a de son côté regretté auprès de L'Opinion une "très mauvaise mesure". "On offre des rentes très importantes à des groupes privées, mais on dégrade notre capacité à organiser de manière intelligente et intermodale l'ensemble du dispositif de transports", a souligné Pierre Laurent à propos d'ADP.

Commentaires

Alang

C'est curieux de voir à nouveau que sur ce sujet (vendre ou pas les participations de l'Etat dans des entreprises industrielles et commerciales, sans lien aucun avec la notion, même "dopée", de service public) la Gauche politique et ses politiciens de gauche (a fortiori s'ils sont fonctionnaires) deviennent "économistes", "financiers", à la recherche de ce qu'ils appellent en d'autres lieux ou à d'autres moments des "rentes", rentes que constituent selon eux les fameux dividendes, et sont prêts à "saigner" les entreprises pour apporter … Pour apporter quoi au juste ? Pour apporter des ressources de cash supplémentaires à un Etat insatiable qui, avec ses politiciens de gauche (et même souvent de droite) font beaucoup d'efforts pour diversifier et augmenter les recettes publiques avant de s'interroger sur ce qu'on peut en faire … Voilà le péché originel de la politique depuis toujours, et de la gauche et de ses représentants en particulier. On n'en sortira pas, même le Macronisme souffre de ce mal qui infantilise la société civile ...

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