Chimie : bénéfice net au second trimestre 2022 pour le géant BASF alors que la crise du gaz menace

  • AFP
  • parue le

Le géant de la chimie BASF a fait état lundi d'un bénéfice net au second trimestre dépassant les attentes grâce à des prix plus élevés, avant que la crise du gaz russe ne risque de pénaliser tout le secteur.

D'avril à juin, le bénéfice net part du groupe a atteint 2,09 milliards d'euros, en hausse de 26% sur un an et "bien au-delà" des attentes du consensus d'analystes, qui tablait sur 1,4 milliard d'euros, selon des résultats préliminaires annoncés en avance sur le calendrier.

Le groupe explique cette performance par une meilleure contribution de sa filiale énergétique Wintershall DEA, spécialisée dans le gaz et le pétrole, qui a profité de la hausse des prix de ces sources d'énergie.

Le résultat opérationnel (Ebit) hors exceptionnels a, lui, totalisé 2,34 milliards d'euros, sensiblement autant qu'à trimestre comparable en 2021, en ayant pu "largement répercuter" sur les prix de vente les hausses de prix subies dans les approvisionnements en matières premières et en énergie, selon ce communiqué. Ce coup de pouce sur les prix finaux ainsi qu'un effet de change positif avec le dollar ont aussi contribué à une hausse annuelle de 16% des ventes, à 22,97 milliards d'euros.

BASF a par ailleurs confirmé ses prévisions de résultats pour l'année 2022, en tablant notamment sur un résultat opérationnel entre 6,6 et 7,2 milliards d'euros.

Ces annonces positives contrastent avec le cri d'alarme de la fédération allemande de la chimie, dont le patron Christian Kullmann a dit lundi craindre en cas d'embargo total sur le gaz russe "une crise cardiaque pour l'économie allemande, y compris (pour l')industrie" de la chimie, dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung.

Le géant russe Gazprom a entamé lundi une période de dix jours de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, ce qui arrête la livraison de gaz à l'Allemagne ainsi qu'à plusieurs autres pays de l'Ouest de l'Europe. Cette opération était prévue de longue date, mais l'Allemagne craint que la Russie n'interrompe pour de bon les livraisons.

BASF, dont le site de Ludwigshafen (ouest) est une véritable ville dans la ville, réfléchit déjà à mettre une partie des salariés en chômage partiel en cas d'arrêt durable des livraisons de gaz russe qui font tourner ses turbines.

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