Climat : les émissions de méthane du secteur de l'énergie largement sous-estimées, alerte l'AIE

  • AFP
  • parue le

Les émissions de méthane du secteur de l'énergie sont largement sous-estimées dans les déclarations officielles, alerte mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui appelle à agir contre ce puissant gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique.

Selon le Global Methane Tracker 2022 de l'AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz et du charbon sont reparties à la hausse, avec +5% en 2021.

Dans les faits, elles sont aussi environ 70% supérieures aux chiffres produits par les Etats, ajoute l'Agence, qui appelle à "plus de transparence" et à "des mesures plus fortes et immédiates".

Le méthane génère environ 30% du réchauffement mondial. Sa durée de vie dans l'atmosphère est plus courte (une dizaine d'années) que celle du CO2, mais son pouvoir réchauffant bien supérieur: "réduire (les émissions de méthane) aurait donc un effet rapide dans la lutte contre le réchauffement" climatique, plaide l'AIE.

Le secteur des énergies fossiles émet environ 40% du méthane lié aux activités humaines.

Si en 2021 toutes les fuites de méthane liées aux opérations dans ce secteur avaient pu être récupérées puis vendues, le marché aurait bénéficié de 180 milliards de mètres cube de gaz naturel supplémentaires. Soit l'équivalent de tout le gaz nécessaire au secteur électrique en Europe, et plus qu'il n'en faut pour apaiser la crise actuelle de l'énergie, souligne l'Agence.

Le rapport constate tout de même un petit effort: la reprise des émissions de méthane en 2021 n'a pas suivi complètement le fort rebond des énergies.

"Réduire les émissions de méthane générées par l'homme de 30% d'ici la fin de cette décennie équivaudrait pour le climat de 2050 à faire passer tout le secteur des transports à zéro émission net!", souligne le directeur de l'AIE, Fatih Birol.

Le rapport annuel, qui se base notamment sur des données satellitaires de plus en plus pointues, inclut pour la première fois les émissions par pays liées aux mines de charbon et aux bioénergies.

L'an dernier a vu "d'importantes émissions" notamment au Texas et dans certaines régions d'Asie centrale, le Turkmenistan générant à lui seul un tiers des vastes épisodes repérés par satellite en 2021.

Relativement peu de fuites majeures ont en revanche été détectées sur les grands champs pétroliers et gaziers terrestres du Moyen-Orient, ajoute le bilan.

La couverture par satellite reste cependant à améliorer, et ne concerne pas par exemple les régions équatoriales, l'offshore ou les grands champs russes.

À la COP26 de l'ONU à Glasgow, un engagement à réduire les émissions de méthane de 30% d'ici 2030 a été présenté. Mais sur les cinq principaux émetteurs du fait de leurs activités dans les énergies fossiles -- Chine, Russie, Iran, Inde, USA -- seul ce dernier l'a à ce jour signé, relève l'AIE.

Commentaires

APO

Le(s) Lobby(s) de la "Flamme Bleue" (toute belle, toute jolie, toute adaptée à la Transition énergétique, Toute propre et sans Danger, Toutes les Qualités QUOI !!! et quelques défauts loin derrière CO2 + Géopolitique + Appro sur le Long Terme) sont quand même assez puissants (de jolies Pub TV pour Engie et compagnie..., Des Clubs de foot "Qataris" (!?) assez populaires et même Gazprom !!! a(avait !?) des maillots floqués à son effigie en Allemagne !!!
Il est temps de remettre cette "Flamme Bleue" et tous ses travers à sa place !!!

APO

" Et de se "mettre à table" autour d'un gateau jaune, parfois nettement plus partageur au sein de la petite Marianne !!! "

Je serais étonné d'avoir l'Avis de Marie Curie aujourd'hui (avec les bruits de bottes à l'Est !)... Grande Dame Française (et aussi Polonaise de naissance) ayant réellement marqué l'histoire française !!!

ENGIE - 950 millions de financement sur Northstream II --> Qui va payer ???

Larderet

Faut-il craindre que les émissions de méthane soient largement sous-estimées ou s’en réjouir ? Si en effet comme indiqué ici, les émissions réelles de méthane sont environ 70% supérieures à celles déclarées par les états et qu’on n’a pas encore atteint un point de non retour, c’est soit que cet excédent fait partie des marges des modèles, soit que ceux-ci surestiment les phénomènes de réchauffement.

APO

Les synthèses des travaux scientifiques du GIEC se basent sur des faits (augmentation du CO2 et du C4 dans l'atmosphère parmi tant d'autres paramètres...).
Par contre l'origine du CH4/méthane a été "collé"/"attribué" à/sur l'Agriculture !!! Est ce que les flatulences des vaches et les émanations des zones humides rizicoles sont moins importantes qu'estimées et/ou ont servi à masquer le CH4/méthane de nos chers états et autres compagnies pétrolières !!??? Il y a peut-être un sujet... --> Sujet à creuser qui pourrait faire plaisir à certains éleveurs et moins à des états producteurs (genre Arabie Saoudite,... qui eux sont aussi présents dans les arcanes du GIEC !).
A noter que les flatulences humaines sont très variables suivant le régime alimentaire. La "demi-légende urbaine" sur la consommation de "gros pois" et autres légumineuses de grosses tailles ayant pour beaucoup une action sur les émissions gazeuses humaines individuelles.

Pour les modèles climatiques, on a plutôt tendance à fleurter avec les limites hautes des modèles précédents (en moyenne !). En partant des faits physiques cela reste difficile de se "planter" surtout si ce sont juste des "poids" statistiques qui sont attribués... Les scientifiques aiment utiliser le mot "likely" avec un % de probabilité...

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