Climat : l'Union européenne plaide pour laisser le gaz, le pétrole et le charbon sous terre dans l'Arctique

  • AFP
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L'Union européenne veut négocier un moratoire international pour interdire l'exploitation des gisements de gaz, de pétrole et de charbon dans l'Arctique et pourrait interdire l'achat des hydrocarbures extraits de cette région, a annoncé mercredi la Commission européenne.

"Le charbon, le gaz et le pétrole doivent rester sous terre dans cette région", a plaidé le commissaire à l'Environnement Virginijus Sinkevicius lors d'une conférence de presse. La Commission, a-t-il dit, veut étudier avec ses partenaires "une obligation juridique multilatérale de ne plus autoriser l'exploitation de réserves d'hydrocarbures dans l'Arctique ou les régions contiguës, ni d'acheter ces hydrocarbures s'ils étaient produits".

L'UE peut s'appuyer sur les moratoires partiels sur l'exploration des hydrocarbures dans l'Arctique mis en place avec les États-Unis, le Canada ou le Groenland, a précisé le commissaire lituanien. "Nous ne sommes pas naïfs", a-t-il reconnu, "il faudra des efforts diplomatiques intenses, mais l'UE doit donner l'exemple".

De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a fait remarquer que "l'Arctique évolue rapidement, en raison de l'impact du réchauffement climatique, de la concurrence accrue pour les ressources naturelles et des rivalités géopolitiques". "Ces évolutions montrent que l'Europe doit définir ses intérêts géopolitiques de manière large afin de promouvoir la stabilité, la sécurité et la coopération pacifique dans l'Arctique", a-t-il estimé dans un communiqué.

La diplomatie de l'UE est associée à la préparation de cette stratégie en Arctique par le commissaire Sinkevicius. Cette région, a encore fait valoir M. Sinkevicius, "se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète. La fonte des glaces et le dégel du permafrost dans l'Arctique accélèrent encore le changement climatique et ont d'énormes effets d'entraînement".

La demande croissante en combustibles pour relancer les économies mises à mal dans le monde entier par la pandémie de Covid-19 attise les convoitises pour les réserves de la région.

L'UE va devoir convaincre les Etats-Unis, le Canada, la Russie, la Norvège, l'Islande d'accepter un tel moratoire. Or la Russie a fait de l'exploitation des richesses arctiques - pétrole, gaz et minerais - une priorité stratégique. "La zone arctique a un potentiel énorme. En terme de ressources, on parle de 15 milliards de tonnes de pétrole et cent mille milliards de m3 de gaz. Assez pour des dizaines voire des centaines d'années", soulignait en septembre le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak.

Leur rentabilité va par contre dépendre en partie de la route maritime du nord, ou passage du Nord-Est. Cette voie arctique, moitié moins longue que celle du Canal de Suez, doit simplifier la livraison d'hydrocarbures à l'Asie du Sud-Est en reliant les océans Atlantique, Pacifique et Arctique.

Commentaires

Denis Gourgouillon

Et la position de l'Allemagne? Elle a besoin du fait qu'elle n'aura plus de nucléaire de gaz de beaucoup de gaz, d'ailleurs elle s'est battue pour Nord Stream 2 pour justement se faire approvisionner en gaz de Russie (donc de Sibérie mais aussi à terme d'Arctique

Albatros

Au lieu de déconner en glosant sur des périmètres de compétence qui ne sont pas les siens, le commissaire européen à l'énergie devrait se "sortir les doigts" pour aider les entreprises et les citoyens européens à affronter l'actuelle crise de l'énergie car l'explosion des prix - essentiellement en Europe - risque fort de gravement toucher l'économie de l'UE... Mais comme la Commission s'acharne désormais à la détruire, c'est peut-être dans ses plans que d'achever le suicide économique et industriel de l'UE...

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