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Près de cent militants anti-charbon occupent vendredi deux mines à ciel ouvert en Allemagne, à quelques jours de l'adoption par le Parlement allemand d'une loi de sortie de ce minerai, car ils la jugent trop peu ambitieuse.
"Depuis ce matin, 2h40, environ cent activistes climatiques occupent des appareils d'extraction du charbon en Rhénanie et dans la région minière de la Lusace" (est du pays), a annoncé dans un communiqué le mouvement écologiste "Ende Gelände", qui organise ces blocages.
Interrogée par l'AFP, la police locale de Cottbus, en Lusace, confirmait la présence "d'une douzaine de personnes", ayant conduit à l'arrêt de la production. À l'ouest du pays, une "soixantaine de militants" ont également occupé vendredi matin une mine de charbon située à Garzweiler, dans la région de Rhénanie du Nord Westphalie, selon la police.
Le mouvement anti-charbon "Ende Gelände" (littéralement "terminus" ou "fin de l'histoire"), est coutumier de ce type d'actions : en novembre, il avait revendiqué le blocage, par 4 000 personnes d'une mine du bassin de Lusace. Les militants protestent contre le contenu du projet de loi présenté en février par le gouvernement allemand, qui prévoit une sortie du charbon avant 2038. Cette loi doit être adoptée par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, la semaine prochaine.
Pour eux, la date de 2038 est trop lointaine : "Avec cette loi, le gouvernement finance pendant une décennie de plus cette industrie destructrice", estime l'organisation dans son communiqué. Le mouvement écologiste "Fridays for Future" organise également toute la journée "dans toute l'Allemagne" des manifestations, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'énergéticien allemand RWE, qui détient de nombreuses mines et centrales à charbon.
Le mouvement anti-charbon a gagné en importance en Allemagne depuis que la sortie du nucléaire décidée en 2011 a prolongé la dépendance du pays envers ce minerai.