Crise environnementale en Colombie après une fuite de pétrole

  • AFP
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Des rivières souillées par des coulées noires, des plantes et des animaux contaminés: le nord de la Colombie était en alerte cette semaine à cause d'une fuite de pétrole qui semblait échapper au contrôle de l'entreprise publique Ecopetrol.

Cette crise environnementale, qui frappe la localité de Barrancabermeja, dans le département de Santander, trouve son origine au niveau d'un puits inactif d'où s'échappe du brut depuis le 3 mars, soit plus de 3 semaines. Jusqu'à lundi, la fuite était évaluée à l'équivalent de "500 barils de brut" environ, a indiqué une source d'Ecopetrol à l'AFP.

La tâche de liquide noirâtre, qui a atteint plusieurs cours d'eau de la zone, s'étend désormais sur 23 km de long. Des fortes pluies ont accéléré la pollution. A partir du 12 mars, la situation s'est compliquée car "il n'y avait pas de (système de) rétention" du brut, a déclaré Claudia Gonzalez, directrice de l'Agence nationale des permis environnementaux (Anla) au micro de Caracol Radio.

Quelque 70 personnes ont dû être déplacées à titre préventif et 1 235 mammifères, oiseaux et reptiles ont été secourus, selon Ecopetrol. La pêche dans les cours d'eau de la région est également très affectée. "Je n'ai quasiment rien à manger. Toute la vie, on a vécu de la rivière et la pollution a déjà atteint le (fleuve) Magdalena", le plus important de Colombie, a assuré Elkin Cala, une habitante de la région à la chaîne Uno.

L'Anla a annoncé qu'elle était en train d'enquêter pour déterminer les responsabilités de l'entreprise publique pétrolière. "L'Anla va imposer des sanctions exemplaires à Ecopetrol à cause d'un défaut dans la mise à jour de ses plans d'urgence; cette entreprise est responsable des permis environnementaux (qui lui ont été délivrés) et elle doit faire face", a écrit sur Twitter le ministre de l'Environnement Luis Murillo.

Bien que l'origine de la fuite n'avait pas encore été établie, le président d'Ecopetrol Felipe Bayon a estimé qu'elle pouvait avoir été causée par des "problèmes de pression" au niveau du puits ou par une activité sismique dans cette zone. L'entreprise publique espère pouvoir contrôler au plus vite cet incident bien que cela pourrait prendre encore deux semaines supplémentaires, selon l'Anla. Cette zone compte 14 autres puits, dont trois sont inactifs.

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