Combats en Libye: des pertes « catastrophiques » dans le Croissant pétrolier

  • AFP
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La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a fait état lundi de "pertes catastrophiques" après la destruction de deux réservoirs dans la plus importante zone industrielle pétrolière du pays à cause de violents combats entre groupes rivaux.

Des groupes armés avaient attaqué jeudi dans le nord-est du pays les terminaux de Ras Lanouf et Al-Sedra au coeur du Croissant pétrolier. Depuis, l'armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée et dirigée par l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar, tente de les chasser de la région. Des combats avaient toujours lieu lundi dans le secteur, selon des sources militaires.

Dans un communiqué sur son site Internet, la NOC a déploré "la perte des réservoirs de stockage n°2 et n°12 au terminal de Ras Lanouf à la suite de l'attaque menée jeudi par les milices d'Ibrahim Jadhran". La capacité de stockage de Ras Lanouf, qui était de 950 000 barils de brut, est désormais réduite à 550 000 barils, selon la NOC. Une photo publiée sur le site de la NOC montre une importante colonne de fumée noire s'échappant d'un réservoir en feu dont le haut est complètement affaissé.

Ibrahim Jadhran commandait par le passé les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier. Il avait réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région durant deux ans avant d'en être chassé par l'ANL en septembre 2016. Il était réapparu jeudi, jour de l'attaque, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, affirmant avoir formé une coalition - la "force de libération du Croissant pétrolier" - pour reprendre les sites pétroliers.

L'ANL a annoncé dimanche une "grande offensive" pour chasser les milices d'Ibrahim Jadhran du Croissant pétrolier, situé à environ 650 km à l'est de la capitale Tripoli. "Reconstruire ces réservoirs pourrait prendre des années, surtout dans la situation actuelle d'insécurité", a indiqué la NOC. "Cet incident coûtera des centaines de millions de dollars pour la reconstruction et des milliards en terme de perte d'opportunités de vente" de pétrole, a-t-elle souligné.

La NOC avait annoncé jeudi l'arrêt des exportations depuis Ras Lanouf et Al-Sedra en raison des violences, déplorant une réduction de la production de 400 000 barils par jour.

La Libye qui dépend essentiellement de la manne pétrolière, produisait 1,6 million de b/j avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La production de brut avait ensuite été divisée par cinq, avant de reprendre et de dépasser un million de b/j fin 2017.

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