Couacs ou désaccords, la fiscalité fait débat au gouvernement

  • AFP
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Simples couacs ou désaccords plus profonds, la crise des "gilets jaunes" a parfois mis en lumière des contradictions au sein de l'exécutif et du gouvernement sur les concessions fiscales à accorder pour tenter d'éteindre l'incendie.

D'abord garder le cap

Principale revendication des "gilets jaunes" quand ils descendent dans la rue le 17 novembre, le renoncement aux hausses des taxes sur les carburants prévues au 1er janvier a d'abord été écarté d'une même voix par le président et le Premier ministre.

Le 18, alors que près de 300 000 personnes ont manifesté la veille, Edouard Philippe donne le la en assurant qu'il n'est pas question de changer "le cap". Les jours suivants ce leitmotiv du Premier ministre est repris par toute la majorité.

Le 27 novembre, après un week-end confirmant le durcissement du mouvement, Emmanuel Macron annonce vouloir adapter la fiscalité des carburants aux fluctuations de prix et organiser une concertation dans les territoires. Mais il ne va pas au-delà.

Selon son entourage pourtant, dès cette date le président était favorable à assortir cette "grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale" d'une suspension des hausses prévues au 1er janvier. Cela a finalement était biffé de son discours sur les conseils du Premier ministre et du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, selon un pilier de la majorité.

Un recul en deux temps

Finalement, le 4 décembre, trois semaines après le début d'une mobilisation qui a fait quatre morts et de nombreux blessés, Edouard Philippe annonce la suspension pour six mois de la hausse de la fiscalité sur les carburants et du durcissement du contrôle technique automobile, ainsi qu'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité "durant l'hiver".

Le lendemain, dans son discours devant l'Assemblée nationale, il déclare: "Je le dis ici, si nous ne trouvons pas les bonnes solutions, nous n'appliquerons pas cette (hausse de) taxe. Et c'est la raison pour laquelle le gouvernement ne proposera pas au Parlement de rétablir ces dispositions fiscales dans le projet de loi de finances. Si, et seulement si, un accord intervient, nous l'inscrirons dans le projet de loi de finances rectificative prévu de longue date au printemps".

En soirée, le ministre de la Transition écologique François de Rugy précise, juste après, dit-il, avoir eu le président au téléphone, que ces hausses sont bien "annulées pour l'année 2019" et pas seulement suspendues. "Il m'a dit: +Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop, ça reviendra après+", explique le ministre.

"La hausse de cette taxe est désormais abandonnée dans le PLF 2019 (projet de loi de finances, ndlr). Elle ne sera pas dans le PLF 2019 et toute solution devra être issue du débat", déclare Edouard Philippe en fin de journée.

ISF : y revenir ou pas

Autre revendication des "gilets jaunes", le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) a donné lieu à plusieurs couacs.

La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, se dit prête mardi à proposer de "rétablir l'ISF" si les évaluations du nouveau dispositif qui le remplace (IFI) ne sont pas concluantes, et elle en fait même un communiqué le lendemain.

"Ce sujet-là n'est pas sur la table", déclare le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, demandant "18 à 24 mois pour que la mesure fasse son plein effet". Mais "si quelque chose ne marche pas, on n'est pas idiot, on va le changer", ajoute-t-il, entretenant l'ambiguïté.

"Nous ne craignons pas ce débat. Il est nécessaire, il aura lieu", promet de son côté M. Philippe devant les parlementaires, en s'en remettant au comité d'évaluation. "Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois", tranche enfin le chef de l'Etat au cours du Conseil des ministres, s'opposant à tout rétablissement de l'ISF.

Commentaires

Serge ROCHAIN

Il faut lutter contre le changement climatique, pour la transition énergico-écologique …. Ou écolo-énergétique ! Bon, que ce soit l’un ou l’autre ne change rien…. mais que faire ?
Euréka ! J’ai trouvé après de longues réflexions, il faut mettre une taxe !!
Ca personne n’y avait pensé, hein ? Mettre une taxe, c’est pas génial ça ? Personne n’y avait pensé, c’est une première. D’ailleurs, je compte me resservir de l’idée à la première occasion, mettre une taxe sur la respiration par exemple parce que la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre. Une autre aussi sur le méthane, qui est aussi bien plus terrible que le Co2 vous savez… là c’est pas vraiment une affaire de respiration, c’est… enfin, vous voyez….
Finalement c’est facile de gouverner ; un problème ? Paf une taxe ! Les politiciens qui se succèdent depuis…. Heu…..depuis, depuis que la démocratie a disparue font tous la même chose, un problème ? Une taxe !
Vous savez, tous ces niais qui achètent des voitures depuis des années, à essence, à mazout, en fonction de ce que les politiciens décident de ce qui est le mieux, pour les hautes couches de l’atmosphère, puis pour les moyennes, puis pour les rues encombrées des villes o vous asphyxiez, et bien il faut les punir, alors une taxe sur le carburant.
Il y a un Carlos Tavares à la tête de PSA qui a dit, aujourd’hui certains préconisent le véhicule électrique pour éviter ces nuisances, mais vous savez…. On n’a pas encore fait le tour du problème avec l’électrique, ça va nous mener où ça ?
Mais mon bon Monsieur Tavares, vos prédécesseurs s’étaient posé la question de savoir où allait nous mener les voitures à pétrole ? Ils avaient certainement intuité le PB des hautes, des moyennes, et des basses couches de l’atmosphère devenu irrespirable à tous les étages semble-t-il ! C’est pourquoi Monsieur Tavares il faut, il aurait fallu, et oui, faire des véhicules électriques. Vous savez, ceux qui ne salissent pas les hautes, les moyennes et les basses….
C’était votre Job ça Monsieur Tavares au lieu de raconter depuis 10 ans que vous ne savez pas où cela va nous mener !
Mais vous n’êtes pas le seul coupable. Gouverner c’est prévoir me disait un de mes naïfs instituteur qui n’avait pas compris que gouverner c’était mettre des taxes pour punir les français d’avoir acheté des véhicules qui polluent. Et c’est aussi de plus en plus leur interdire de s’en servir certains jours, avec de lourdes amendes (encore des taxes) pour les contrevenants de bonne foi, étourdis, ou simplement pris de cours et incapable de résoudre leur problème de déplacement autrement qu’en contrevenant à la loi. Moi, j’aurai pensé que gouverner c’était il y a 10 ans en arrière, décider que 5 ans plus tard il serait interdit de vendre en France des véhicules à pétrole et interdit de les utiliser encore 10 ans plus tard. C’était donner 5 ans aux constructeurs pour se convertir à ce que certains constructeurs étrangers font maintenant depuis10 ans, et à gros bouillon, des dizaines de milliers de véhicules électriques chaque semaine pour certains, et des hybrides rechargeables pour d’autres. C’était prendre pieds dans une nouvelle technologie de la mobilité, c’etait voir se créer sur le territoire une industrie propre aux batteries nécessaires à ces nouveaux véhicules, c’était voir se créer une industrie autour du moteur électrique, c’était vois se créer une industrie de l’électronique embarquée sophistiquée comme elle existe aujourd’hui en Asie et en Amérique, c’était offrir l’avenir pour un siècle à plusieurs générations à venir au lieu de leur exhiber le spectre du chômage à l’ombre des ruines des entreprises PSA de Monsieur Tavares. Aujourd’hui il n’y aurait pas de gilet jaune en train de demander la démission de Macron, un politique sorti du giron de son prédécesseur élu sur un coup de bluff bâti sur le costume sombre taillé sur le FN depuis 40 ans, et sur la bêtise socialiste promettant un salaire contre rien d’un côté, et sur une ambition démesurée d’un « Républicain » trainant des casseroles qui voyait lui échappé la seule chance de sa voir de s’asseoir sur le trône du pouvoir, de l’autre.
Mais voyez-vous, ce qui aurait déjà dû être fait il y a 10 ans, n’est toujours pas fait aujourd’hui, car aujourd’hui, on taxe le carburant, puis on le détaxe quand a chauffe, et on réfléchit à ce que l’on taxera dès que la température sera retombée… bref, on gouverne, on taxe.
Gouverner à 10 ans…. pourquoi faire ? Il faut punir le peuple de cedont il n’a aucune responsabilité, on taxe !
Bien cordialement,
Serge Rochain, Narbonne
http://astronomie.narbonne.free.fr/
http://a-p-s.cabanova.com/
http://iste.cabanova.com/
http://climso.fr

Zamur

Ah, ces bla-bla-teurs déguisés en ayatollahs verts, donneurs de leçons. Rien ne motive plus pour économiser l'énergie que l'augmentation de son coût.

Serge ROCHAIN

Si pour vous gouverner se limite à imposer des taxes, vous devez être satisfait, Macron était l'homme qu'il vous faut, et vous l'avez.

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