Coup d'arrêt pour les cours du pétrole, lestés par des indicateurs et des prises de bénéfices

  • AFP
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Les cours du pétrole ont nettement reculé mardi, fragilisés par des prises de bénéfices au terme d'une longue série positive, ainsi que par des indicateurs américains qui confirment un ralentissement économique en cours.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a cédé 2,33%, pour clôturer à 86,13 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en mars, a lui abandonné 1,82%, à 80,13 dollars.

Pour John Kilduff, d'Again Capital, ce repli est la conséquence de prises de bénéfices de certains opérateurs, qui avaient accompagné l'ascension de l'or noir ces dernières semaines.

Depuis le 4 janvier, le Brent avait, en effet, pris plus de 13% et le WTI, 12%.

Pour déclencher ce reflux, il fallait une nouvelle susceptible de faire fléchir le marché.

Elle est venue de la publication des indices d'activité PMI aux Etats-Unis, qui sont ressortis à un niveau incompatible avec une croissance de l'économie américaine en janvier.

"C'est un peu meilleur qu'attendu, mais (l'activité est) toujours en contraction", a souligné John Kilduff, que ce soit dans l'industrie manufacturière (46,8 points soit moins que 50 qui correspond à la limite entre repli et expansion) ou le secteur des services (46,6).

Depuis plusieurs mois, les mauvais indicateurs macroéconomiques étaient souvent bien accueillis par le marché, qui y voyait une raison pour les banques centrales de ralentir, voire interrompre, leur resserrement monétaire.

Mais à mesure que la dégradation de la conjoncture se confirme, "les mauvaises nouvelles sont simplement des mauvaises nouvelles" pour les opérateurs, "sur le marché du pétrole en particulier, parce que cela concerne la demande" de brut, selon John Kilduff.

L'accès de faiblesse de mardi a été encore plus marqué pour les produits raffinés. Le prix de gros du gazole, qui était sous tension depuis plusieurs semaines, a lâché 3,77% aux Etats-Unis.

Les opérateurs demeurent préoccupés par l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur les produits raffinés exportés par la Russie, le 5 février.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la Russie fournissait encore 720 000 barils de gazole par jour à l'Union européenne en décembre, soit les plus importants volumes depuis dix mois.

"Le parcours va rester mouvementé pour le gazole dans un futur proche", préviennent les analystes de Commerzbank, dans une note.

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