Crise du gaz : après l'Allemagne et l'Autriche, les Pays-Bas annoncent un retour au charbon

  • AFP
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Alors que la Russie réduit progressivement ses flux de gaz vers l'Europe, les Pays-Bas ont annoncé lundi la levée des restrictions de production électrique au charbon, un jour après que l'Allemagne et l'Autriche ont également annoncé un recours accru au combustible.

Les centrales électriques au charbon néerlandaises peuvent désormais "fonctionner à pleine capacité au lieu du maximum de 35 %", en vigueur depuis janvier 2022 dans le pays afin de réduire les émissions de CO2, a annoncé le ministre néerlandais de l'Environnement et de l'Énergie Rob Jetten.

La décision néerlandaise, "préparée avec collègues européens" selon le Néerlandais, survient au lendemain d'annonces similaires en Allemagne et en Autriche de recourir davantage au charbon pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe.

Le gouvernement allemand s'est résolu à annoncer dimanche qu'il utiliserait des centrales à charbon dites "de réserve", ne servant actuellement qu'en dernier recours, pour garantir la sécurité énergétique du pays alors que la Russie réduit progressivement ses flux de gaz vers l'Europe. Concrètement, certaines centrales resteront opérationnelles plus longtemps que prévu dans le plan de transition énergétique allemand.

La prolongation de certaines centrales sera "une mesure à court terme", sur une période "limitée", jusqu'en mars 2024, a insisté Berlin lundi. "La sortie du charbon en 2030 n'est pas du tout vacillante (...)", a assuré lundi un porte-parole du ministère allemand de l'Économie et du Climat. Ce calendrier est même "plus important que jamais", a ajouté ce porte-parole, Stephan Gabriel Haufe.

L'Autriche, également dépendante du gaz russe, a aussi annoncé dimanche le prochain redémarrage d'une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.

« Sous pression »

Sur fond de bras de fer entre pays occidentaux et Moscou dans le contexte de la guerre en Ukraine, le géant russe de l'énergie Gazprom a déjà coupé ses livraisons à un certain nombre de pays européens, dont la Pologne, la Bulgarie, la Finlande et les Pays-Bas.

Gazprom a annoncé la semaine dernière des baisses de livraison de gaz via le gazoduc Nord Stream. Experts et politiques s'attendent à ce que la Russie ferme davantage le robinet dans les prochains mois, un casse-tête compte-tenu des besoins immenses de l'industrie allemande. La situation est "sérieuse" pour l'Allemagne, qui continue d'importer 35% de son gaz de Russie - contre 55% avant la guerre - , même si l'approvisionnement du pays reste pour l'instant garanti, selon M. Habeck.

Les Néerlandais dépendent quant à eux de la Russie pour environ 15 % de leurs approvisionnements en gaz, contre 40 % en moyenne dans l'UE. "Je tiens à souligner qu'il n'y a pas de pénurie aiguë de gaz pour le moment", aux Pays-Bas, a insisté le Néerlandais Rob Jetten. "Cependant, davantage de pays sont maintenant sous pression (de la Russie)", a-t-il expliqué. "Cela nous inquiète".

« S'adapter » à la situation

La Commission européenne a fixé aux pays de l'Union européenne des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2. "Certaines des capacités de charbon existantes pourraient être utilisées plus longtemps que prévu initialement" en raison de la crise énergétique, a déclaré Tim McPhie, porte-parole de la Commission, lors d'un point de presse.

"Nous savons que le mix énergétique et les plans des États membres vont s'adapter légèrement parce que nous sommes dans une situation inattendue", a-t-il ajouté.

Le gouvernement allemand a dit ne pas pouvoir encore évaluer pour quels volumes supplémentaires, il fera appel aux centrales à charbon. "Cela dépendra du marché de l'énergie et de la situation de l'approvisionnement" en gaz dans les prochains mois, a souligné le ministère de l'Économie.

Il a également rappelé que l'Allemagne agit dans le cadre des quotas d'émission de CO2 fixés dans l'Union européenne : le pays est donc tenu de respecter des limites, que les émissions proviennent du gaz ou du charbon.

Commentaires

Serge Rochain

Il est étrange de constater la différence du niveau d'inquiétude et de critique entre ce que dit la presse à l'international et ce que disent les nucléophiles français. A croire ces dernier il n'y aurait que l'Allemagne qui serait mise dans une mauvaise situation avec les conséquence de la guerre en Ukraine, mais ni nous, ni les autres pays d'Europe n'auraient été impactés, bien que l'on peut lire ici où là que le Danemark, comme la Suede, l'Angleterre, la France et d'autres prennent des mesure pour palier la coupre d'approvisionnement en gaz risse. Comment est il possible que notre vindict ne vise que l'Allemagne ?
La réponse est très claire, ces critiques sur l'Alleamgne n'ont rien à voir avec l'affaire de l'Ukraine, ce n'est que leur décision de se retirer du nucléaire depuis 2002 et effective depuis 2011 qui est la cause de ce déversement de fiel sur l'Allemagne.

Albatros

Vive Rochain et le charbon !

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