De la construction à la fermeture: les grandes dates de Fessenheim

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De la construction à "l'arrêt définitif" désormais prévu pour l'été 2020, voici les grandes dates de Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises:

La construction

La centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) dont la construction démarre en 1970, est située le long du Rhin, face l'Allemagne et non loin de la frontière suisse.

Ses deux réacteurs à eau pressurisée, d'une puissance de 900 mégawatts (MW) chacun, sont mis en service en 1977.

L'Allemagne y détient une participation de 17,5% et la Suisse de 15%, ce qui leur donne droit à une part équivalente de la production.

Des incidents et des contestations

Dans les années 1990 et 2000, les incidents mineurs se succèdent: vanne mal refermée, défaut du système électrique, microfissures sur le couvercle d'un réacteur, erreur de manipulation d'un chimiste, pollution des eaux, fuite de fuel, contaminations légères d'employés ou d'intervenants...

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dénonce en 2007 un "manque de rigueur" de la part d'EDF dans l'exploitation de cette centrale.

Des associations françaises, allemandes et suisses ainsi que des députés européens écologistes demandent sa fermeture. Une étude suisse estime en 2007 que le risque sismique avait été sous-estimé à la construction, alors que le site repose sur une faille.

Après Fukushima, la tension monte

La contestation s'intensifie en mars 2011 après la catastrophe de Fukushima au Japon. Trois cantons suisses, une région allemande, la région Franche-Comté et la ville de Strasbourg demandent l'arrêt des réacteurs.

10 000 manifestants anti-nucléaires se retrouvent devant Fessenheim le 20 mars, une chaîne humaine de 5 km est formée autour du site en juin. Mais l'intersyndicale se mobilise contre la fermeture du site pour préserver environ 2 000 emplois directs et indirects.

En juillet, l'ASN estime que l'exploitation de la centrale peut être prolongée de 10 ans - soit jusqu'en 2027 - sous réserve de travaux.

La promesse de Hollande

Le 19 novembre 2011, un accord entre PS et Europe Ecologie-Les Verts en prévision de la présidentielle de 2012 prévoit la "fermeture progressive de 24 réacteurs" et "l'arrêt immédiat de Fessenheim".

Après son élection, François Hollande annonce en septembre 2012 la fermeture de Fessenheim pour fin 2016. Puis il repousse de facto l'échéance à 2018, liant la fin de la centrale à la mise en service de l'EPR de Flamanville.

Le décret de fermeture

Le 9 avril 2017, le décret autorisant la fermeture de la centrale est publié au JO. L'autorisation d'exploitation ne sera abrogée qu'"à compter de la date de mise en service de l'EPR de Flamanville", précise le décret.

Des recours sont engagés par des syndicats et collectivités.

Retard pour Flamanville

Initialement prévue pour fin 2018/début 2019, la fermeture pourrait être repoussée à l'été 2019 face à la perspective d'un nouveau retard pour l'EPR de Flamanville, prévient EDF fin mai 2018.

EDF confirme deux mois plus tard que le démarrage de l'EPR se fera avec un an de retard supplémentaire, fin 2019, avec une mise en service commerciale en 2020.

Le 4 octobre, le ministre de la Transition écologique François de Rugy indique que le calendrier de Fessenheim pourrait être indépendant de celui de l'EPR et que la centrale alsacienne "fermera pendant ce mandat, d'ici 2022".

Fermeture à "l'été 2020"

Le 22 octobre, l'ASN précise que les deux réacteurs de Fessenheim devront cesser de fonctionner au plus tard en 2020 et 2022 respectivement, car les études et travaux nécessaires n'ont pas été engagés pour qu'ils puissent fonctionner au-delà.

Emmanuel Macron annonce le 27 novembre dans le cadre des grands arbitrages de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) que "l'arrêt définitif" des deux réacteurs de Fessenheim se fera "à l'été 2020".

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