Début mardi de l'assemblage du réacteur à fusion du projet Iter

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Près de quinze ans après ses débuts, l'assemblage du réacteur du projet international Iter, dont l'ambition est de maîtriser la fusion de l'hydrogène, sera lancé mardi dans le sud de la France en visioconférence, par Emmanuel Macron dans un message enregistré, ainsi que les représentants de plusieurs des 35 Etats membres.

Cet ambitieux projet, basé à Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône), à une quarantaine de kilomètres d'Aix-en-Provence, vise à recréer l'énergie illimitée produite par le soleil et les étoiles, via la fusion de l'hydrogène, dans l'espoir de trouver une alternative aux énergies fossiles.

Le président Emmanuel Macron devrait s'exprimer dans un message vidéo pré-enregistré, selon des sources proches de l'exécutif, suivi de déclarations par vidéoconférence de plusieurs représentants d'Etats et organisations partenaires, comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou le président sud-coréen Moon Jae-In.

Ces derniers mois, plusieurs composants de ce réacteur expérimental baptisé "Tokamak" - hauts pour certains comme un immeuble de quatre étages et pesant plusieurs centaines de tonnes -, ont été livrés sur le site depuis l'Inde, la Chine, le Japon, la Corée du Sud ou encore l'Italie, permettant aujourd'hui de lancer une procédure d'assemblage qui pourra durer jusqu'à cinq ans.

Dix fois plus grand que ses homologues, dont les premières versions ont été développées dans les années 1950 en Union soviétique, ce gigantesque réacteur permettra de reproduire la réaction de fusion de l'hydrogène qui se produit naturellement au coeur du soleil: concrètement, cette fusion sera obtenue en portant à une température de l'ordre de 150 millions de degrés un mélange de deux isotopes de l'hydrogène transformé à l'état de plasma.

En bombardant la paroi du Tokamak, les neutrons nés de cette fusion produisent de la chaleur qui sera évacuée par un circuit d'eau sous pression pour aller ensuite alimenter, sous forme de vapeur, une turbine et un alternateur, et produire en bout de chaîne de l'électricité.

A terme la fusion de l'hydrogène serait une source d'énergie sûre et propre, permettant de s'affranchir des énergies fossiles. Obtenue à partir de combustibles présents en abondance sur terre, l'eau et le lithium, elle a l'avantage de ne pas générer de déchets radioactifs, à l'inverse d'un réacteur nucléaire.

Le chantier d'Iter, l'un des plus importants d'Europe, s'étend sur près de 42 hectares et a mobilisé 2.300 ouvriers depuis ses débuts en 2010, avec une facture estimée à près de 20 milliards d'euros. Le premier kwh commercialisable produit par un réacteur à fusion n'est pas attendu avant 2060.

Commentaires

Gunther

Tokamak est un terme russe, un acronyme qui s'écrit pareil en alphabet latin et cyrillique, les cinq lettres qu'il utilise étant communes.

C'est en effet un terme générique pour désigner ce genre de réacteurs de fusion deutérium/tritium, qui ont beaucoup de qualités sur le papier, mais dont nul ne peut prétendre à l'heure actuelle qu'ils auront un avenir industriel.

Je réitère : cela n'a pratiquement aucune chance d’avoir un avenir industriel. Et on n'en a nul besoin puisque les réserves en Uranium et en thorium peuvent assurer tous les besoins en énergie de l'humanité jusqu'à la fin du Système solaire, une fois liquidée la propagande mensongère qui sévit depuis cinquante ans sur les "dangers" associés.

L'intérêt militaire de la fusion, par rapport à la fission, est que la puissance de l'engin n'est pas limitée par la notion de masse critique. Cet avantage est sans homologue pour une installation civile.

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