EDF confirme ses objectifs malgré une basses de ses résultats au 1er semestre

  • AFP
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EDF a subi une baisse de ses résultats au premier semestre, pâtissant d'un recul de la production nucléaire en France et de conditions de marché défavorables, mais le géant de l'énergie a confirmé ses objectifs.

Le groupe, détenu à 83,4% par l'Etat français, a annoncé vendredi un bénéfice net en repli de 3,7%, à 2 milliards d'euros, sur les six premiers mois de l'année. Sa production nucléaire en France a baissé de 3,9%, à 197,2 térawattheures (TWh) à fin juin, avec l'arrêt des réacteurs Gravelines 5 et Fessenheim 2, lié aux anomalies découvertes dans les dossiers de fabrication de l'usine Creusot Forge d'Areva et des contrôles de sûreté sur d'autres unités.

La production hydraulique a aussi nettement reculé (-16,5%) en raison de la sécheresse qui a touché le pays. EDF évoque encore "l'effet négatif des conditions de marché" et des ventes d'électricité nucléaire à prix régulé aux fournisseurs concurrents (Arenh).

Le groupe a toutefois confirmé ses objectifs financiers et de production nucléaire pour l'ensemble de 2017 ainsi que ses objectifs financiers pour l'année suivante. "Dans un contexte de marché défavorable et conforme à ses prévisions, le groupe poursuit son plan de performance et maintient ses objectifs annuels", a commenté le PDG Jean-Bernard Lévy, cité dans un communiqué.

Ainsi, EDF prévoit toujours une production nucléaire entre 390 et 400 TWh cette année, soutenue par le redémarrage des réacteurs de Bugey 5 - qui viennent de repartir fin juillet après presque deux ans d'arrêt pour réparer son enceinte de confinement - et de Gravelines 5. Le groupe confirme aussi attendre un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en repli entre 13,7 et 14,3 milliards d'euros pour l'ensemble de l'exercice.

Au premier semestre, il a chuté de 21,8%, à 7 milliards d'euros, faisant toutefois un peu mieux que les 6,9 milliards attendus par les analystes, selon un consensus établi par Factset. L'Ebitda devrait ensuite rebondir à 15,2 milliards d'euros au moins en 2018. "2017 est un point bas dans le cycle", a souligné Jean-Bernard Lévy lors d'une conférence téléphonique.

« Incertitudes »

Le dirigeant a par ailleurs défendu les tarifs réglementés de l'électricité, estimant que le Conseil d'Etat les avait clairement distingués de ceux du gaz, promis à la disparition à la suite d'une décision récente de la haute juridiction administrative. "L'électricité étant à la fois un besoin essentiel pour les gens - alors que le gaz ne l'est pas - et n'étant pas substituable", a fait valoir Jean-Bernard Lévy. "La refondation de la filière nucléaire française a aussi franchi des jalons essentiels et positifs ces derniers mois", a-t-il en outre relevé.

Dans le cadre de la restructuration du secteur liée au sauvetage du groupe nucléaire français Areva, en grande difficulté, EDF doit prendre d'ici la fin de l'année le contrôle majoritaire de New NP, l'activité réacteurs d'Areva. A la Bourse de Paris, l'action EDF restait stable (-0,02% à 8,65 euros) vers 09H35 GMT, dans un marché en baisse de 1,36%.

Les analystes de Bryan Garnier ont salué des "résultats légèrement meilleurs qu'anticipé". Mais "nous continuons à voir trop d'incertitudes sur de trop nombreux sujets (loi de transition énergétique en France, prix plancher du carbone, provisions pour démantèlement, Hinkley Point C)", ont-ils ajouté.

Ce dernier projet porte sur la construction de deux réacteurs nucléaires EPR en Angleterre, dont EDF a récemment révisé le coût à la hausse de plus de 1,8 milliard d'euros, tout en évoquant des risques de retard de 9 à 15 mois. "Le projet est en bonne voie", a assuré vendredi Jean-Bernard Lévy au sujet d'Hinkley Point, un dossier suivi de très près par le gouvernement français.

Le ministre français de la Transition écologique, Nicolas Hulot avait par ailleurs évoqué la fermeture de "peut-être jusqu'à 17" réacteurs nucléaires dans le pays pour permettre d'atteindre l'objectif de 50% de nucléaire dans le mix électrique fançais à l'horizon 2025. Interrogé sur ce point, le dirigeant d'EDF n'a pas souhaité faire de commentaire.

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