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Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a plaidé jeudi pour le maintien de l'unité et du caractère intégré de l'entreprise dans le cadre d'une éventuelle réorganisation, estimant qu'il s'agit d'une "ligne rouge".
Il a rappelé qu'un projet de réorganisation était en cours avec la possible création de trois entités, mais "logées au sein d'un groupe intégré", lors de l'assemblée générale des actionnaires, tenue à huis clos.
L'avenir d'EDF fait actuellement l'objet de négociations entre le France et la Commission européenne. Le degré de proximité ou d'indépendance des futures entités d'EDF est source d'âpres discussions entre la France et Bruxelles, qui veille à la concurrence en Europe.
Le projet, anciennement surnommé Hercule, prévoit la création d'une société mère nationalisée en charge notamment du nucléaire. Une filiale cotée en Bourse serait consacrée essentiellement au développement des activités renouvelables et aux réseaux de distribution (Enedis). Enfin, les barrages seraient logés dans une quasi-régie.
"L'unité stratégique du groupe EDF, qui est la condition sine qua non de notre projet de réorganisation, a été l'une des clefs du succès économique, environnemental, humain, industriel du modèle énergétique français depuis l'après-guerre", a déclaré Jean-Bernard Lévy.
"C'est une condition essentielle de la préservation de nos missions de service public, une condition indissociable de notre projet de croissance", a-t-il insisté.
"Rester un groupe intégré est donc pour moi, et pour l'équipe autour de moi, ce que l'on appelle une ligne rouge", a souligné M. Lévy.
Ses propos font écho à ceux tenus récemment par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. "Nous avons des lignes rouges qui ne sont pas négociables. La première de ces lignes rouges c'est l'unité d'EDF", avait-il déclaré.
M. Lévy a par ailleurs jugé qu'EDF faisait face à un tournant "indispensable".
Selon lui, la réforme doit permettre de mieux rémunérer la production nucléaire française et accélérer le développement dans les renouvelables, tout en réglant un vieux contentieux avec Bruxelles sur les barrages hydroélectriques.
Les syndicats sont farouchement opposés à ce projet, qu'ils voient comme un démantèlement. L'interfédérale syndicale énergie et mines CGT, CFE-CGC, CFDT et FO vient de se dire toujours "soudée" dans son opposition.