EDF a souffert en 2017 mais attend un « rebond » cette année

  • AFP
  • parue le

EDF a souffert en 2017 d'un recul de sa production nucléaire et hydraulique en France comme de la faiblesse des prix sur le marché mais l'électricien a confirmé vendredi attendre un "rebond" cette année.

Le bénéfice net de l'électricien a certes progressé de 11,3% à 3,2 milliards d'euros, aidé par la plus-value enregistrée sur la cession d'une part de 49,9% du gestionnaire du réseau à haute tension RTE, finalisée l'an dernier.

Mais son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a plongé de 16,3% à 13,7 milliards d'euros, conforme aux prévisions, qui avaient été abaissées l'an dernier, et aux attentes des analystes. Le chiffre d'affaires a décliné de 2,2% à 69,6 milliards d'euros.

"Conformes à nos prévisions, les résultats 2017 démontrent la solidité d'EDF, une nouvelle fois bénéficiaire, dans un contexte de marché difficile", a commenté Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe détenu à 83,50% par l'Etat. "Les résultats de l'année 2017 sont conformes aux attentes malgré le recul de la production nucléaire et hydraulique en France et des conditions de prix dégradées sur presque toutes les géographies du groupe", a expliqué le groupe dans un communiqué.

La production nucléaire française a reculé de 1,3% à 379,1 térawattheure (TWh) l'an dernier en raison d'indisponibilités techniques et d'arrêts pour maintenance mais aussi de l'arrêt temporaire de la centrale du Tricastin (Drôme) pour des travaux à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

La production hydraulique a de son côté souffert d'un manque de pluie. Au Royaume-Uni, EDF a aussi pâti d'une baisse des prix du nucléaire.

« Année du rebond »

Pour 2018, le groupe "confirme ses objectifs" - qui avaient été revus en baisse en novembre - et vise un rebond de l'Ebitda, compris entre 14,6 et 15,3 milliards d'euros. Le flux de trésorerie est attendu légèrement positif ou proche de l'équilibre.

"2017 est un point bas" et "2018 sera l'année du rebond, un rebond sur des bases solides", a assuré le PDG Jean-Bernard Lévy lors d'une conférence de presse téléphonique.

Les prix de marché ont en effet remonté tandis que la disponibilité du parc nucléaire doit s'améliorer. La production nucléaire est ainsi attendue en hausse, supérieure à 395 TWh cette année.

Mais elle déclinera de nouveau en 2019 en raison notamment de la fermeture programmée de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui ne sera pas encore pleinement compensée par le démarrage de l'EPR de Flamanville (Manche), dont la montée en puissance sera progressive.

Certains réacteurs subiront aussi des arrêts prolongés pour leur visite décennale, un ensemble de tests et d'essais sous le contrôle de l'ASN, qui doit donner son feu vert pour une poursuite de l'exploitation 10 années supplémentaires. Toujours pour l'an prochain, EDF indique que les mesures de réduction des charges opérationnelles doivent permettre d'économiser 1,1 milliard d'euros (contre 1,0 milliard attendu jusqu'à présent) par rapport à 2015.

A la Bourse de Paris, l'action EDF progressait nettement vendredi matin. Le titre prenait 3,80% à 10,52 euros vers 09H20, dans un marché en progression de 0,52%. "Les bonnes surprises sont plus nombreuses que les mauvaises ce matin", ont salué les analystes de Bryan Garnier dans une note.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture