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EDF "va dans le mur" si l'entreprise ne se transforme pas, a affirmé mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, défendant le projet de réorganisation du groupe, même si la France attend encore une position "claire" de Bruxelles sur ce dossier explosif.
"Aujourd'hui EDF va dans le mur si nous ne sommes pas capables de lui donner les moyens d'investir", a déclaré le ministre lors de ses vœux à la presse, ajoutant que son "niveau d'endettement n'est pas un niveau d'endettement soutenable". "Ma responsabilité de ministre de l'Économie et des Finances c'est de donner à EDF (...) les moyens de se développer et de rester l'une des plus grandes entreprises énergéticiennes de la planète. C'est ça l'objectif", a-t-il insisté, démentant toute volonté de "démantèlement".
Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy avait été chargé en 2018 par les pouvoirs publics de proposer un schéma de réorganisation de l'entreprise détenue à près de 84% par l'État.
Ce projet, baptisé Hercule, pourrait se traduire par une scission d'EDF en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Mais le projet a pris du retard, étant subordonné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles, notamment sur le nucléaire. Selon Bruno Le Maire, ces discussions "ne sont pas encore abouties", mais il s'engage à rendre compte aux organisations syndicales de la situation "dès lors que nous aurons une vision plus claire de la position définitive de la Commission européenne". "Sur ce sujet, aujourd'hui nous n'y sommes pas encore", a-t-il estimé.
Dans un communiqué publié mardi, les syndicats CFDT, CGT, CFE-CGC et FO ont de nouveau demandé au gouvernement "de renoncer au projet Hercule" qui "conduirait de fait à la désintégration" de l'entreprise.